Le brief éco. Google : la nouvelle leçon du loup américain à l'agneau européen
Google fait de nouveau parler de lui en Europe sur le terrain juridique. Le groupe informatique américain vient de répondre à Bruxelles qui l’accuse d’entrave à la concurrence.
Dans sa réponse envoyée jeudi 10 novembre à la Commission européenne, le géant américain de l'informatique Google répond aux accusations d’abus de position dominante via son système d'exploitation Android. Pour Google, "Android n’a pas nui à la concurrence, mais l’a au contraire favorisée."
En avril dernier, la Commission européenne avait adressé à Google une mise en garde – virtuellement une accusation dans le jargon bruxellois – concernant son système d’exploitation qui équipe aujourd'hui 80% des smartphones au niveau mondial. Arguments avancés par Bruxelles : par son comportement, Google prive le consommateur d’un plus large choix d’applications et de services, et par là même freine l’innovation engagée par les autres acteurs comme Huaweï, Samsung ou LG.
"Un fabricant n'a pas l'obligation de pré-installer des applications Google"
Le groupe américain dit qu’il n’en est rien et montre, au contraire, comment l’écosystème d’Android équilibre les intérêts des développeurs et des utilisateurs, en permettant notamment à un bon millier de marques d'offrir plus de 20 000 applications ou produits différents. Google est formel : "aucun fabriquant n’est obligé de préinstaller les applications Google sur un télephone Android."
Nouvelle salve de Bruxelles
Cette affaire autour d’Android intervient deux semaines après une précédente accusation de position dominante sur le comparateur de prix du groupe. Avant, il y avait eu une passe d’armes au sujet des publicités de ses concurrents, Google étant accusé de pénaliser certains annonceurs sur ses différentes plateformes.
Bref, Bruxelles essaie tant bien que mal de faire plier le géant américain… en vain. Si la Commission européenne ne manque pas d’arguments, Google résiste avec les siens et met à mal l’arsenal juridique du Vieux continent. Bruxelles est à la pointe lorsqu’il s’agit de lancer des procédures mais ne parvient visiblement pas à faire la loi, et surtout à la faire appliquer, sur son propre sol.
Une situation qui va devoir changer face à la nouvelle Amérique récemment sortie des urnes. Une Amérique qui s’annonce plus offensive et certainement plus méchante pour renforcer son leadership sur la scène mondiale.
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