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Le brief éco. L'intérim bat des records

Selon les chiffres publiés mardi par l'Insee, l'intérim est en plein boom, avec une progression de 100 000 intérimaires en 12 mois, soit près de 16% de hausse. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des annonces d'emploi dans un bureau d'interim à Saumur (Maine et Loire). (MAXPPP)

L'intérim est en plein boom : +15,9% sur un an, soit 100 000 intérimaires de plus en 12 mois seulement, d'après des chiffres fournis par l'Insee mardi 12 décembre. On compte aujourd'hui 720 000 intérimaires en France, soit davantage qu'avant la crise de 2008. C'est un record absolu. Cette hausse concerne au premier chef le secteur des transports et de la logistique (deux grands pourvoyeurs de contrats en intérim), suivi de l'industrie, des services, du commerce et du bâtiment.

L'intérim qui embauche, un signe de croissance

Toutes les catégories professionnelles sont concernées. Et c'est un peu la nouveauté selon Prism'emploi qui regroupe les professionnels du secteur. Les cadres sont de plus en plus nombreux à se tourner vers l'intérim, faute de mieux. Dans certains secteurs, les entreprises ont même du mal à trouver suffisamment de bras pour répondre à la demande. D'où le recours, encore marginal mais en croissance, au CDI intérimaire qui permet de "fidéliser" les salariés. Il devrait y avoir quelques 25 000 contrats de ce type fin décembre.

Quand la croissance frémit, quand les carnets de commande se remplissent, les entreprises embauchent d'abord en contrats précaires. Le consensus est alors de dire qu'on crée des emplois durables, des emplois en CDI, à partir de 1,5% de croissance. Des employeurs ne se cachent pas pour dire qu'ils préfèrent embaucher en contrats précaires pour ne pas dépasser les seuils sociaux qui les obligent à certaines obligations. Le recours massif à l'intérim peut aussi traduire une flexibilité accrue.

L'exemple du groupe Renault

Les syndicats de certains secteurs ne se posent plus la question. Prenez l'industrie qui emploie plus de 40% des intérimaires (même si les services sont désormais presque à égalité) et plus particulièrement l'industrie automobile. Au sein du groupe Renault, on compte aujourd'hui 10 000 intérimaires contre 4 000 en 2012. Sur les lignes de montage de Sandouville et de Flins, ils occupent désormais 80% des postes de production. Et quand les CDI sont minoritaires, il est plus difficile de refuser de travailler tous les samedis ou d'augmenter la cadence. Le recours aux intérimaires serait donc systématisé sur les lignes de montage pour davantage de flexibilité et non plus seulement ponctuellement en période de rush.

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