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Le brief éco. La bourse de Londres n’est plus la première place financière européenne

La City perd son statut historique à cause du Brexit. C’est la bourse d’Amsterdam qui prend le relais.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La façade du Stock Exchange Group à Londres. Photo d'illustration. (AFP)

C’est tout un symbole et une réputation qui s’effondre, un peu plus d’un mois après la sortie officielle du Royaume-Uni de l’Europe. Dès le premier jour de cotation en janvier après l’entrée en vigueur effective du Brexit, six milliards d’euros de transactions ont été rapatriées sur les places européennes. Depuis, la fuite ne cesse de s’amplifier et sur le seul mois de janvier,  9 milliards d’euros d’actions se sont échangés chaque jour à la bourse d’Amsterdam, quatre fois plus qu’en décembre, alors que dans le même temps les volumes échangés à la bourse de Londres fondaient comme neige au soleil.

Amsterdam est l'une des principales places financières européennes mais d'autres bourses en ont profité, dont la France. Il faut savoir que la bourse d’Amsterdam appartient au groupe Euronext qui est aussi propriétaire de la bourse de Paris. En janvier, la bourse française a vu ses transactions quotidiennes nettement augmenter, au point de se placer désormais devant la bourse de Francfort.

En quoi le Brexit est-il la cause de ces transferts des capitaux vers l’Europe ?

Contrairement aux autres secteurs comme la pêche ou l’agroalimentaire, les services financiers n’ont pas été pris en compte dans l’accord signé entre le Royaume-Uni et L’Union Européenne avant Noël. Le Brexit oblige les investisseurs européens à effectuer leurs transactions au sein de l'Union. Ces investisseurs rapatrient leur argent en lieu sûr, en Europe, avant la prochaine étape.

Le Royaume-Uni ne va pas se laisser faire. Comme l’Europe refuse d’accorder les certifications financières aux opérateurs britanniques, Londres risque de saisir l’occasion pour créer son propre marché. Un marché "parallèle", en quelque sorte. Cela serait la pire hypothèse pour Bruxelles qui verrait se créer aux portes de l’Europe un nouveau modèle de marchés financiers échappant à toute régulation, autrement dit la porte ouverte à la finance ultra-libérale. Les économistes appellent cela le "Singapour-sur-Tamise", du nom du fleuve qui traverse Londres et se jette dans la mer du Nord.  

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