Le brief éco. La France doit faire mieux et plus simple pour l'accessibilité des personnes handicapées
Une restauratrice de Nantes interpelle les candidats à la présidentielle pour rendre accessible tous les lieux publics aux personnes handicapées.
Le sujet ne fait pas la une de l’actualité de la campagne présidentielle et pourtant, l’accessibilité des lieux publics aux personnes handicapées est un vrai casse-tête, à la fois pour les usagers mais aussi pour les entreprises concernées. C'est un sujet social et économique très lourd. On pourrait parler de justice sociale à un coût prohibitif, en passant par la case tracasserie administrative.
Ces problèmes, Flore Lelièvre les connaît bien. C’est l'une des responsables d’entreprises qui interpelle les candidats à l’élection présidentielle dans le supplément éco du Parisien / Aujourd’hui en France du 13 mars, à travers l’opération #MoiEntrereneur à laquelle s’associe franceinfo.
Le casse-tête de la mise aux normes
Flore Lelièvre a créé à Nantes le restaurant Le Reflet dont la majorité des employés est composée de personnes trisomiques. Diversité de la clientèle également pour créer la rencontre entre personnes souvent mises à l'écart. Seulement voilà, mettre son restaurant aux normes a été un véritable parcours du combattant pour Flore. Les adaptations lui ont été refusées par la municipalité faute de pouvoir répondre à toutes les normes. L’administration lui a proposé une dérogation pour éviter les travaux, mais Flore Lelièvre est allée jusqu'au bout pour adapter son commerce et cela lui a coûté beaucoup plus cher que prévu initialement.
La facture s'envole
En France, 700 000 établissements recevant du public (les ERP) sont potentiellement concernés. Deux millions de personnes utilisent quotidiennement un fauteuil roulant dans le pays, sans parler des autres handicaps qui poussent le nombre jusqu'à cinq millions de personnes. Quant aux travaux, ils représentent un coût important. À titre de comparaison, pour une surface équivalent à un deux ou trois pièces, le surcoût du bâti est d’environ 10%. La facture s’envole très vite.
Moins de 50% des lieux publics accessibles
C’est désormais une obligation légale, mais il aura fallu attendre 2005 pour que naisse une loi. Les ERP avaient dix ans pour se mettre aux normes, mais l’échéance n’a pas été tenue à cause notamment des complexités en tous genres. Résultat, la proportion de bâtiments accessibles aux personnes handicapées aujourd’hui est estimée à 40% voire 45%, ce qui est très peu.
À défaut d’aide financière et tout attendre de l’Etat, on pourrait au moins espérer de l’administration des directives plus souples et, surtout, pragmatiques. Ce que demande Flore Lelièvre, c'est de la simplification administrative et un assouplissement des normes.
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