Le brief éco. La mer, un océan économique et social inexploré
Parmi les nombreuses richesses qu’offre la planète, la mer est l'une des principales ressources, à la fois environnementales et économiques. Un univers à découvrir avec l’ouverture du nouveau centre national de la mer, Nausicaá, dans le Pas-de-Calais.
Nausicaá va devenir le plus grand bassin d’Europe. Samedi 19 mai, l’aquarium, situé à Boulogne-sur-Mer, sur la Côte d’Opale, ouvre au public une extension qui en fait désormais le plus grand bassin de poissons d’Europe et le quatrième au monde : 10 000 m3 d’eau, soit l’équivalent de quatre piscines olympiques. L’aquarium géant pourra contenir jusqu’à 25 000 espèces marines différentes, dont des requins-marteaux.
Un univers entièrement dédié aux fonds marins pour sensibiliser les visiteurs aux nombreux enjeux liés aux océans qui sont la base de l’équilibre naturel de la planète. Les océans couvrent les trois quarts de la surface du globe, ce qui en fait un espace incroyablement riche en potentialités.
L'économie de la mer, un atout pour la France
Le concept d’économie bleue se précise avec l’évolution des connaissances et la maîtrise du milieu marin. Si l’on s’en tient aux surfaces maritimes françaises, par exemple, la France dispose du deuxième espace maritime au monde avec onze millions de kilomètres carrés de côtes. 85% des échanges extérieurs de la France passent par les ports. Mais ce que Nausicaa met en avant, ce sont les ressources des hautes-mers. Ce que l'océanographe et directeur général de Nausicaá, Philippe Vallette, appelle la "Blue society", la "société bleue" qui repose sur des études et des arguments très concrets.
Des retombées économiques et sociales
La valeur des ressources océaniques est évaluée aujourd’hui à quelque 17 000 milliards d’euros. C’est plus du double des ressources terrestres et plus de six fois le PIB annuel de la France. De nombreuses molécules marines présentent un intérêt majeur pour l’industrie agro-alimentaire, médicale, la pharmacologie, la cosmétologie, etc.
Pour ce qui est de l’industrie, certaines algues sont résistantes à des concentrations élevées de CO2. Rien de tel pour fixer les rejets de l’industrie lourde. Autre exemple : la fabrication du verre, très énergivore sur terre. Dans les océans, il existe des organismes unicellulaires qui produisent de la silice (le composé du verre) à 0°C. Sur terre, avec le sable, nous fabriquons le verre à 1 000°C. Pouvoir maîtriser cette "technologie" naturelle de manière industrielle serait un progrès immense pour protéger l’environnement. C’est tout un mode de gouvernance de la mer qui est en train de se mettre en place, l'ONU y travaille. La "Blue society" est en train de s’imposer.
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