Le brief éco. La notion "Fabriqué en France" a-t-elle encore un sens ?
Emmanuel Macron reçoit lundi à Versailles près de 200 patrons français et étrangers dans le cadre du "Choose France" qui en est à sa troisième édition.
Convaincre que la France est attractive malgré les mouvements sociaux. C’est l’objectif du président de la République, Emmanuel Macron, qui reçoit lundi à Versailles près de 200 patrons français et étrangers. Concrètement : que veut dire "Fabriqué en France" aujourd’hui ?
Les labels et autres appellations ne manquent pas. Quelle est par exemple la différence entre "Made in France" et "Origine France garantie" ? La première mention est attribuée par les douanes et veut dire que le produit prend l’origine du pays dans lequel il a subi la dernière transformation. Il peut donc comporter des composants ou matières premières en provenance d'autres pays. "Origine France Garantie", inventé en 2010, est plus exigeant : 50% du coût de la fabrication du produit doivent être assurés dans l’hexagone.
Produits mondialisés
L’iPhone d’Apple est un bon exemple : ce téléphone est conçu en Californie, fabriqué au Japon et assemblé en Chine. Mais certaines pièces, comme le système qui permet la rotation des photos sur l’écran, sont fabriquée par l’entreprise franco-italienne STMicroelectronics située à Crolles, près de Grenoble, et qui emploie quelque 4 000 personnes. Nous avons là un produit courant fruit de la mondialisation qu'il est souvent de bon ton de critiquer, mais qui est importante, parfois capitale, pour l’équilibre des écosystèmes régionaux.
À quel prix ?
Est-ce que produire français veut dire vendre plus cher ? Dans certains cas, oui. Notamment dans l’artisanat à haute valeur ajoutée. Mais jouer sur les prix, cela reviendrait aussi à demander aux distributeurs d’être plus réalistes sur les marges qu’ils s’octroient sur des produits estampillés locaux qui se vendent bien. L’idéal, pour les petits producteurs, serait de pouvoir vendre leurs idées et leurs produits en France en s’inscrivant dans une chaîne de production mondiale, exportatrice, ce que maîtrisent difficilement beaucoup de PME et d'ETI. C'est un vrai frein à leur développement. Donc "Choose France" à Versailles c’est bien. Aider nos PME et ETI, nos petits patrons – les plus gros employeurs de France – à se développer en France et à l’international doit être une autre voie explorée de toute urgence.
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