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Le brief éco. L’après Whirlpool à Amiens, une victoire collective

La réindustrialisation du site Whirlpool d’Amiens va pouvoir démarrer. Le groupe d’électroménager américain vient de signer un accord avec l'industriel Nicolas Decayeux. C’est le début d’une nouvelle aventure pour ce site promis à la fermeture en juin 2018.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'entrée du site de Whirlpool à Amiens. (DENIS CHARLET / AFP)

L'avenir de l'usine de Whirlpool à Amiens et de ses salariés a été l’un des feuilletons économique, social et politique des derniers mois. On se souvient du jeu du chat et de la souris sur le parking du site amiénois entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Au mois de janvier, le propriétaire américain de Whirlpool Amiens avait annoncé la délocalisation de la production de sèche-linges en Pologne pour des raisons de rentabilité.

Enfin de compte le site continuera de vivre grâce à Nicolas Decayeux, dont la société basée à Abbeville (Somme) est leader européen de la fabrication de boîtes aux lettres. Son projet de réindustrialisation présenté en juin avait été approuvé à l’unanimité par les représentants syndicaux.

De nouvelles activités sur le site de Whirlpool

Nicolas Decayeux va y implanter progressivement ses activités, dès ce mois-ci, parallèlement à la production de Whirlpool qui s’arrêtera fin juin. Le nouveau site accueillera deux types d’activités : la fabrication industrielle de chargeurs pour véhicules électriques et des casiers réfrigérés connectés pour les marchés de la santé et de l’alimentaire. Doit naître ensuite un modèle innovant de site de production collaboratif pour les TPE-PME de l’équipement. Tout cela a un coût : 21 millions d’euros sur 3 ans répartis entre le repreneur, les collectivités, l’Etat et Whirlpool.

Nicolas Decayeux s’est engagé à embaucher 240 salariés dès 2018 et une quarantaine de personnes en 2019. Les premières fiches de postes doivent être publiées mercredi : la machine démarre réellement. Une bonne nouvelle pour les salariés de Whirlpool qui ont consenti jusqu’ici beaucoup de sacrifices.

l’État a joué un rôle dans le dénouement de ce dossier

Le gouvernement précédent, notamment avec Bernard Cazeneuve, avait veillé à ce que Whirlpool respecte ses engagements de réindustrialisation du site, comme l’exige la loi Florange datant de 2014 : trouver absolument un repreneur. 

Le gros du travail est fait par un investisseur privé, qui joue la proximité et accepte de prendre des risques. C’est justement cette catégorie d’entrepreneurs que l’actuel ministre de l’Economie Bruno Le Maire invoque lorsqu’il présente le projet de loi de finances 2018 : offrir un terrain fiscal favorable et, surtout, réorienter l’épargne des Français vers tous ces projets d’entreprises qui en ont besoin. La réindustrialisation du site Whirlpool d’Amiens en est une excellente illustration. Il va falloir faire vivre ce projet qui est finalement une victoire pour les employés, et qui doit devenir dans le temps, une victoire collective

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