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Le Brief éco. Les banques vont faire payer à leurs clients la politique monétaire de Mario Draghi

Les banques vont-elles faire payer à leurs clients la baisse des taux d’intérêt ? Le principe est déjà appliqué par certains établissements bancaires. Pour l’instant en nombre très limité, mais l’idée fait son chemin.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une agence de la banque LCL à Paris. Le 9 juillet 2019 (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

C'est la conséquence des fameux taux d’intérêt négatifs, politique monétaire instaurée et savamment appliquée depuis cinq ans par le président de la BCE, Mario Draghi. Quand elles ont trop de liquidités (trop d’argent dans leurs coffres), les banques placent leurs surplus auprès de la BCE, la Banque centrale européenne, qui est en quelque sorte leur maison mère, à Francfort. Seulement voilà, depuis cinq ans, la BCE fait payer aux banques un loyer pour garder leur argent. Ce sont les taux négatifs (- 0,5% actuellement). Cela revient à imposer une taxe sur les dépôts.

Soutenir l’économie réelle

L’objectif de la Banque centrale européen est d’inciter les banques, non pas à placer leur argent, mais à le redistribuer sous forme de crédits (aux entreprises pour investir ; aux ménages pour acheter de l’immobilier…), à des taux très favorables. Problème : depuis cinq ans, les banques y ont laissé des plumes. On estime à sept milliards d’euros le manque à gagner pour les établissements financiers de la zone euro, uniquement pour 2018.

Les banquiers disent stop

Certaines banques répercutent déjà les coûts sur les clients. Cela a commencé par des banques suisses (UBS, Crédit Suisse), et le mouvement vient de gagner la France chez la banque Lombard-Odier, qui taxera ses clients à partir d’octobre. Sont concernés, les comptes crédités de 500.000 à millions d’euros et plus. Les petits clients ne sont pas touchés. BNP Paribas, Société Générale, Crédit Lyonnais… Pour l’heure, c’est silence radio. Mais pour combien de temps ? Cela tend à prouver le malaise qui existe autour de la politique monétaire actuellement menée en Europe.

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