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Le brief éco. Moins de faillites d’entreprises en France : la tendance se confirme

A la fin du premier semestre, les défaillances d’entreprises (faillites, liquidations judiciaires) étaient à leur plus bas niveau depuis vingt ans. Un signe de reprise ?

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le secteur de la construction est l'un des secteurs qui s'en sort le mieux avec des faillites ou mises en liquidation qui ont baissé de 15 % entre les mois de juillet 2016 et 2017. (MAXPPP)

Le nombre de défaillances d’entreprises continue de baisser en France. La décrue est particulièrement nette dans certains secteurs comme la construction. Les chiffres de juillet publiés mardi 10 octobre par la Banque de France sont particulièrement intéressants puisque les défaillances d’entreprises (faillites, liquidations judiciaires, etc.) avaient déjà atteint à la fin du premier semestre un plus bas niveau depuis vingt ans. Le mouvement s’est donc confirmé. Le nombre d’entreprises qui ont mis la clef sous la porte a reculé de 7,5% sur un an (sur les douze mois achevés fin juillet).Sur cette période, 56 000 entreprises ont malheureusement fait l’objet d’une procédure de sauvegarde, été placées en redressement judiciaire ou mises en liquidation. Sur l’année précédente, c’était le cas de plus de 60 000 sociétés. Donc la baisse est notable.

Le secteur de la construction s’en sort le mieux

Dans la construction, les défaillances ont baissé de 15% entre les mois de juillet 2016 et 2017. La baisse a atteint 11% dans les activités immobilières. Plutôt bon également dans l’hébergement et la restauration (entre 8% et 9% de faillites en moins), et dans la réparation automobile également. Par contre les défaillances ont continué de progresser dans l’agriculture, la sylviculture et la pêche (+12%).
Lorsqu’on regarde la taille des entreprises, on voit que c’est chez les PME/TPE (celles qui sont les plus créatrices d'emplois) que les défaillances ont baissé le plus, alors qu’elles ont augmenté dans les grandes entreprises et celles de taille intermédiaire.

La faiblesse de l'export et les retards de paiement restent pénalisants

La conclusion est nettement positive. Dans l’ensemble, ce sont moins d’emplois menacés, voire plus de perspectives d’embauches dans certains secteurs et dans les PME. Mais, sans jouer les Cassandre, il ne faut pas non plus être d’un optimisme béat. Si la baisse des prix de l’énergie et des taux d’intérêt a permis aux entreprises de regagner des marges, les grosses structures – qui sont plus tournées vers l’exportation – continuent de peiner. L’export est vraiment notre point faible. Nous exportons encore trop cher des produits bas de gamme.

Autre point auquel il faut être très attentif, ce sont les délais de paiement, encore trop longs en France. Les grands donneurs d'ordre ne paient pas leurs fournisseurs assez rapidement et les mettent en difficultés dans bien des cas. Il y a encore entre 10 et 12 milliards d’euros bloqués par les grands donneurs d’ordre, autant de trésorerie en moins pour les PME.

Les réformes pour aider les entreprises à se renforcer, ce sont deux chantiers en cours : rendre la fiscalité moins pénalisante et faciliter l’innovation. L’innovation, c'est l'objectif du plan de 50 milliards d'euros piloté par Jean Pisani-Ferry. La route est encore longue mais la pente devient moins difficile.

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