Le brief éco. Nestlé s’ouvre les portes de Starbucks pour 6 milliards d’euros
Nestlé et Starbucks convoleront bientôt en justes noces. Le géant agroalimentaire suisse et la plus grande chaîne américaine de café dans le monde viennent de signer un partenariat : un accord stratégique pour Nestlé qui montre ses ambitions dans le café.
Numéro un mondial des boissons chaudes est un rang qui se respecte et s’entretient : Nestlé s’offre un ticket d’entrée chez Starbucks pour près de six milliards d’euros. Une fois que l’opération aura reçu l’aval des autorités réglementaires, d’ici fin 2018, le groupe suisse pourra commercialiser des produits de la célèbre enseigne américaine en dehors de ses salons de café. Les capsules individuelles Starbucks rivaliseront avec celles estampillées Nescafé et Nespresso : Nestlé achète une licence.
Intérêts d’une telle opération
Les deux entreprises comptent travailler ensemble pour mutualiser les moyens sur l’innovation et les stratégies de commercialisation. 500 employés de Starbucks vont carrément rejoindre Nestlé. L'offre des boissons dites grand-public doit répondre à une exigence toujours plus forte de la clientèle : des cafés cultivés de manière responsable, selon des normes environnementales toujours plus strictes. En mutualisant les moyens, chacun y trouve son intérêt. Pour Nestlé, l’alliance avec Starbucks va lui permettre de se renforcer sur le marché américain où le café était jusqu’à présent son point faible. Le groupe suisse vise les "millennials" (25-38 ans) qui ont grandi avec la marque Starbucks, demandeurs de ces produits qui dégagent de la marge pour les industriels. C’est la traduction du confort réclamé par une clientèle urbaine toujours plus nombreuse, qui profite d’un bon pouvoir d’achat.
Avantages pour Starbucks
Aux États-Unis, le client est roi mais l’actionnaire un peu plus. Starbucks va utiliser les six milliards d’euros (sept milliards de dollars) versés par Nestlé pour accélérer son programme de rachats d’actions. Une technique très à la mode en ce moment aux États-Unis, pays du plein emploi. La machine tourne à plein régime et les bénéfices sont reversés en masse aux actionnaires. Ce qui, au passage, dope la bourse de Wall Street. Derrière un bon petit café se cachent bien des choses. Mais pas de mélange des genres : la marque Nestlé n’apparaîtra pas sur les produits Starbucks. Chacun dans son pré, et les vaches seront – commercialement – bien gardées.
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