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Le brief éco. PSA supprime des emplois en Chine

On se met les mains dans le cambouis pour parler de PSA Peugeot Citroën, qui cale en Chine. Le fabricant aurait l’intention de supprimer la moitié de ses effectifs là-bas.

Article rédigé par franceinfo - Vincent Touraine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un atelier de montage de l'usine PSA Dongfeng à Chengdu (Chine). (MAXPPP)

Après cinq ans de chute de ses ventes et de pertes accumulées sur le marché chinois, PSA emploie la manière forte : selon une note interne, il pourrait se séparer de deux de ses usines sur les quatre qu’il exploite avec Dongfeng, son partenaire local, ce qui reviendrait à supprimer 4 000 emplois. Rien que l’an dernier, Peugeot Citroën a perdu 300 millions d’euros en Chine sur fond de chute de ses ventes et ça continue, puisque sur les six premiers mois de cette année, elles ont encore reculé plus vite que le marché chinois lui-même : moins 62%, contre moins 12% respectivement. La situation est tellement critique que selon certaines sources, PSA pourrait rompre avec Dongfeng et quitter la Chine. Mais officiellement, ça ne va pas si loin : on n’abandonne pas la partie, dit-on chez le constructeur, et on se concentre sur la baisse des coûts.

La Chine est un marché extrêmement difficile

Le marché chinois est devenu le premier au monde pour l’automobile avec ses 28 millions d’immatriculations, devant les États-Unis. Jusqu’à l’an dernier, c’était l’eldorado, sa croissance était exponentielle et puis patatras : depuis l’été 2018, les ventes chinoises se contractent et tout le monde souffre, y compris Renault qui ne fait pas mieux que PSA. Il faut dire que le marché chinois de l’auto est très particulier : en plus d’être déprimé, il est ultra-compétitif. Face aux près de 150 marques chinoises, les étrangers sont à la peine. D’autant que les acheteurs chinois sont, paraît-il, peu fidèles et qu’ils changent facilement de marque au gré des nouveautés.

Pas une catastrophe pour le constructeur

Mais ce n’est pas un drame, puisque Peugeot Citroën n’a jamais été aussi européen que depuis son rachat d’Opel il y a deux ans, redressé en un temps record. Même s’il n’est plus aussi dynamique, le continent représente 80% des ventes de PSA, ce qui compense largement ses déboires en Chine. Là-bas, ses marques sont passées sous les 1% de parts de marché, elles ne comptent pratiquement plus. Grâce à ses bons résultats de l’an dernier, Peugeot Citroën est assis sur un trésor de guerre d’au moins huit milliards d’euros qui lui permet d’être serein. Et pourquoi pas de pousser les feux jusqu’en Inde ou aux États-Unis, si les conditions le permettent.

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