Le brief éco. Taxe d’habitation maintenue sur les résidences secondaires : 2,5 milliards d’euros pour les finances publiques
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, l'a clairement laissé entendre : le gouvernement mettra fin à la taxe d’habitation à l’horizon 2021, mais probablement pas pour les résidences secondaires.
Le gouvernement mettra fin à la taxe d’habitation à l’horizon 2021, mais probablement pas pour les résidences secondaires. Les arbitrages ne sont pas encore rendus et le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, l'a clairement laissé entendre dimanche 20 mai
"Si vous avez la chance d’avoir une résidence secondaire, tant mieux pour vous, mais je ne vois pas comment on pourrait justifier qu’on supprime la taxe d’habitation" sur ce type de résidence. Le propos de Bruno Le Maire est assez précis pour imaginer la suite : oui, les heureux propriétaires de "maisons de campagne" continueront de payer cet impôt. Le ministre réagissait aux propos tenus par le président du parti La République en Marche. Christophe Castaner avait amorcé la pompe, la semaine dernière, en plaidant pour le maintien de cet impôt pour les résidences secondaires.
La taxe d’habitation, dans son ensemble, représente 34% des ressources fiscales des communes. Le coût de la suppression totale de cet impôt est estimé à 18 milliards d'euros. Ne pas supprimer la taxe d’habitation sur les résidences secondaires permettrait donc de limiter l’impact sur les finances publiques. Selon Bercy contacté dimanche soir, l’économie serait de l’ordre de 2,5 milliards d’euros.
Des enjeux politiques
L’affaire tourne au casse-tête pour le gouvernement. D’abord, il y a la question financière. L’objectif est de ne pas renoncer aux promesses faites à Bruxelles en termes de maîtrise des dépenses publiques. Il faut aussi limiter la casse auprès des élus sur le terrain qui voient d'un mauvais œil la suppression de la taxe d'habitation. Et puis, c’est un peu comme la loi Pacte que prépare Bercy. Bruno Le Maire, qui portera le texte à l’Assemblée nationale, est sur la ligne de départ mais tout faire en même temps, dans le contexte social actuel, serait dangereux : les réformes, oui, mais l’exécutif veut prendre le temps d’expliquer des textes qui se multiplient et se bousculent.
Enfin, il y a cette image qui revient sans cesse dans les commentaires : Emmanuel Macron, président des riches. Continuer à taxer les résidences secondaires atténuera, espère-t-on dans les couloirs, l’image d’un président qui fait des cadeaux au plus fortunés. De ce point de vue, la construction du projet de loi de finances 2019 doit être exemplaire.
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