Le brief éco. Train hydrogène d’Alstom, c’est parti !
Le train Corodia iLink a roulé pour la première fois en Allemagne dimanche. Un convoi fabriqué par Alstom qui est équipé d'une pile à combustible qui transforme l’oxygène et l’hydrogène en électricité.
C’est une première mondiale : le train à hydrogène fabriqué par le groupe français Alstom a roulé pour la première fois dimanche 16 septembre en Allemagne. Une première aussi bien technologique qu’économique
Il s’appelle Coradia iLink, est équipé d'une pile à combustible qui transforme l’oxygène et l’hydrogène en électricité. C’est une alternative au diesel polluant, et plus besoin des caténaires très coûteuses le long des voies. Dimanche, ce train a roulé en Basse-Saxe et aujourd'hui ce sont deux autres rames qui doivent entrer en service commercial sur une ligne d’une centaine de kilomètres.
Succès pour Alstom en Allemagne
Alstom doit fusionner avec l’allemand Siemens l’année prochaine, après l’aval des autorités européennes. Henri Poupart-Lafarge, le président-directeur général d’Alstom, se félicite du fait que ces trains puissent maintenant être fabriqués et produits en série grâce au travail commun des équipes franco-allemandes. Sur le fond, c’est une réelle révolution à l’heure où les questions de mobilité sont au cœur du développement des territoires. Mobilité propre : zéro émission (à part de la vapeur d'eau), beaucoup moins bruyants, ces trains peuvent circuler à 140 kilomètres/heure, et une fois que le plein d’hydrogène liquide est fait, la rame peu rouler jusqu’à 1 000 kilomètres d’une traite, sans ravitaillement.
Quels débouchés pour ce train en France ?
Les régions de France regardent ce train avec beaucoup d’intérêt. Le train à hydrogène, c’est l’idéal pour sauver les petites lignes dont on débat beaucoup aujourd’hui dans le cadre des économies budgétaires. Plus besoin d’électrifier puisqu’avec l’hydrogène embarqué, le train produit sa propre électricité. Rouler à l'hydrogène revient quatre fois moins cher que l'électrification.
En face, il y a la concurrence du canadien Bombardier qui, lui, défend ce qu'il appelle "l'électrification frugale" (des trains qui se contentent de peu d'énergie). Pas besoin non plus des coûteuses caténaires mais son système repose sur des batteries embarquées. Quand on sait qu'en France la moitié des 30 000 kilomètres de voies TER n’est pas électrifiée, le marché est là.
... Et pour quand ?
Un plan de montée en puissance a été annoncé par le gouvernement début juillet. Dans ce cadre, Alstom doit développer ce train pour le réseau français d’ici la fin du quinquennat Macron. La présence dimanche en Allemagne du député de Gironde, Benoît Simian, rapporteur de la mission hydrogène auprès de la ministre des Transports Elisabeth Borne, n’est pas passée inaperçue.
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