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Le brief éco. Vers une nouvelle crise des prix du beurre ?

Les professionnels s'inquiètent d'une nouvelle flamblée des prix du beurre. Les tarifs augmentent de nouveau : +25% par rapport à l'an passé à la même période. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le beure de table, illustration  (  MAXPPP)

En octobre 2017, les boulangers avaient lancé un message d'alerte. Un déséquilibre entre l’offre et la demande avait fait flamber les étiquettes. Les industriels avaient augmenté leurs tarifs, les artisans relevé le prix des viennoiseries ou pâtisseries. En septembre 2017, la tonne de beurre frôlait les 7 000 euros, contre 2 000 à 2 500 en temps ordinaire.

Ce que l’on constate en mai 2018, c’est une remontée des tarifs qui intervient plus tôt dans l’année. Le prix de la matière première est déjà 25% plus élevé qu'en avril 2017. Et pourtant, tous les acteurs de la chaîne s'étaient mis d'accord pour limiter les dégâts. C'était lors des États généraux de l’alimentation : producteurs, transformateurs et distributeurs avaient signé une charte d’engagement. Les distributeurs avaient accepté des hausses modérées des prix payés aux fabriquants de produits utilisant du beurre.

Mais ces hausses se révèlent déjà insuffisantes selon la Fédération des entreprises de boulangeries. Les producteurs de pâtisseries et viennoiseries veulent éviter l’effondrement de leurs marges bénéficiaires. Ils demandent d‘ores et déjà à la grande distribution et au secteur de la restauration de faire un nouveau geste.  

Pas de pénurie à l'horizon

Pour expliquer cette nouvelle hausse, il faut s'intéresser à la matière première du beurre : le lait. En mai, la production entre dans le second semestre, qui est celui où la production baisse. En effet, le pic de production est atteint généralement en avril et mai, après la naissance des petits veaux en hiver, puis la saison des pâturages. Les stocks sont donc censés être pleins.

Mais un facteur important progresse d’année en année : la consommation mondiale. La Chine et des pays émergents achètent de plus en plus de lait, notamment transformé en poudre, ce qui crée des tensions sur les prix.

Mais pas de panique : il n’y a pas de pénurie de beurre à l’horizon. Pas plus, d’ailleurs, qu’il n’y en a eu en octobre 2017. Selon les éleveurs, tout cela est savamment orchestré et ne fait que refléter une guerre des prix qui est un réel problème pour l’amont de la filière (producteurs et fabricants de produits alimentaires) qui ont beaucoup moins de marges de manœuvre que les industriels, transformateurs et la grande distribution.

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