Le grand décrochage des économies européenne et américaine épinglé par le FMI
Le Fonds Monétaire International (FMI), institution basée à Washington dont les études économiques sont dirigées aujourd’hui par l’économiste français, Pierre-Olivier Gourinchas, note le décrochage des économies européennes avec celle des États-Unis. Avec une croissance du PIB (la richesse nationale) de 2,7% attendue pour cette année outre-Atlantique, le dynamisme de l’économie américaine soutient la conjoncture mondiale mais l’Europe ne joue pas ce rôle moteur.
Selon le FMI, ce qui est en cause, c’est la fragilité persistante des deux premières économies de la zone euro : l’Allemagne et la France. La richesse produite par l’Allemagne cette année devrait augmenter d’un petit 0,2% et 0,7% pour la France. On pourrait dire : la France fait un peu mieux que l’Allemagne. C’est vrai, mais cela reste deux points en dessous du dynamisme américain qui, lui, profite de la hausse de la productivité de ses entreprises, de la demande forte et de son offre de travail dynamique. Des chiffres qui prouvent que la zone euro en général, et le moteur franco-allemand en particulier, doivent absolument rattraper leur retard. Plus facile à dire qu’à faire.
Les patrons en appellent à l’Europe à quelques semaines des élections
Une croissance économique, cela se construit. D’abord par la politique économique menée par l’État, ensuite, surtout, par les acteurs directs que sont les entreprises publiques ou privées. Certains patrons commencent d'ailleurs à s’impatienter. Ils demandent à l’Europe d’œuvrer là où la France fait défaut à leurs yeux. Plutôt que d’attendre une hypothétique action massive et efficace de l’État français, tournons-nous vers l’Europe, là où se prennent réellement les décisions. Comme un appel lancé aux eurodéputés à quelques semaines des élections européennes.
La mobilisation est partie de l’Afep, l’Association française des entreprises privées, présidée par Patricia Barbizet, première femme à diriger cette institution. L’Afep demande à l’Europe de tout faire pour renforcer la compétitivité de nos entreprises face à la concurrence internationale, notamment en allégeant les surcharges administratives et en orientant l’épargne vers l’innovation et la transition écologique. Ce que n’arrive pas à faire de manière efficace la France à son seul niveau. Il y va, aussi, du contrat social : les grandes entreprises françaises emploient aujourd’hui huit millions et demi de personnes dans le monde, dont quatre millions et demi de salariés en Europe.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.