Le japonais SoftBank annonce investir cent milliards de dollars aux États-Unis

Le groupe technologique japonais SoftBank promet à Donald Trump d'investir cent milliards de dollars au cours des quatre prochaines années pour se développer aux États-Unis. Vu d’Europe, cela nous paraît démesuré. Comment faut-il l’interpréter ?
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Masayoshi Son, président-directeur général du groupe SoftBank, s'adresse au personnel de l'entreprise à Tokyo le 3 octobre 2024. (TAKUYA ONO / YOMIURI / AFP)

Cela montre l'attractivité grandissante des États-Unis avant même la prise de pouvoir officielle du président élu en janvier 2025 à la Maison-Blanche. Créée en 1981, la SoftBank Corporation est une société d’investissement japonaise présente aujourd’hui dans tous les grands opérateurs téléphoniques nationaux et internationaux, jusqu’au portail YahooBB, la porte d’entrée du géant américain Yahoo au Japon. Le groupe n’en est pas à son coup d’essai : lors de la première élection de Trump en 2016, SoftBank avait déjà investi 50 milliards de dollars dans des sociétés américaines. Il ne fait que poursuivre son offensive.

Intérêt pour Donald Trump, intérêt pour Tokyo

Pour le président américain, l’intérêt est de montrer tout simplement que l’Amérique est attractive par rapport à d’autres zones dans le monde, dont la Chine et l’Europe qui, avec ses persistantes divisions internes et son manque de stratégie commune en matière industrielle, perd de son influence.

SoftBank est avant tout un géant technologique à la pointe de l’Intelligence Artificielle. Le conglomérat nippon veut actuellement développer un supercalculateur utilisant des puces fabriquées par l’américain NVidia. Cet investissement de cent milliards de dollars aux États-Unis (quelque 95 milliards d'euros) doit par ailleurs permettre de créer 100 000 emplois sur le sol américain. Tout bénéfice pour la politique sociale de Trump qui, parallèlement, promet aux entreprises de gros allègements fiscaux.

Le Japon aussi cherche à tirer son épingle du jeu. Tokyo entend récupérer son statut de grande puissance technologique pour trouver une alternative à l’inquiétant vieillissement de sa population. Quant aux américains Microsoft, Amazon et Google, ils promettent d’investir massivement dans l’IA au Japon. Intérêt réciproque bien senti entre Washington et Tokyo donc, au nez et à la barbe de l’Europe, confrontée à ses problèmes politiques, contrainte pendant ce temps perdu de regarder passer les trains.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.