Le Roundup continue de peser lourdement sur l’allemand Bayer
Les grandes opérations se poursuivent dans l’industrie de la chimie en Europe. Malgré le contexte international, le secteur continue de se restructurer et l’on reparle de Monsanto et de son pesticide Roundup
Le dossier refait surface par l’intermédiaire de Bayer. Le groupe chimique et pharmaceutique allemand a du mal à avaler l’achat, il y a quatre ans, de Monsanto, le très décrié fabriquant de pesticides. L’opération avait coûté la modique somme de 60 milliards de dollars, quelque 55 milliards d'euros.
L’opération est loin d’être soldée pour Bayer. Depuis 2018, la firme allemande cède des actifs pour éponger la dette liée à cette grosse acquisition. Dernière opération en date : l'Allemand se déleste de sa branche spécialisée dans les pesticides non-agricoles, c’est-à-dire les fongicides destinés aux jardins et espaces verts des particuliers. Cette activité de Bayer représente aujourd’hui un chiffre d'affaires de 600 millions d’euros et emploie 800 salariés dans le monde. Prix de la cession : 2,5 milliards d’euros.
C’est un fonds d’investissement britannique (Cinven) qui va reprendre l’ensemble. Ce n’est pas la première fois que Bayer cède des actifs pour compenser le coûteux rachat de Monsanto. L'Allemand a déjà vendu sa branche santé animale pour six milliards d’euros, puis d’autres marques grand public, dans les cosmétiques notamment pour quatre milliards. Bayer ne parvient pas à faire baisser sa dette colossale qui frôle aujourd'hui les trente milliards d’euros. Le rachat de Monsanto acté en 2018 poursuit Bayer comme un chat noir, notamment avec le coût des procédures judiciaires aux États-Unis.
Le titre Bayer en baisse
Le feuilleton continue. Les frais liés à ce procès s’élevaient en 2020 à 23 milliards d’euros et dans l’exercice 2021 de Bayer, le montant est descendu à quatre milliards. La charge reste importante et se ressent à la bourse. Il y a cinq ans, le titre Bayer valait cent euros. Il n’en vaut plus aujourd’hui que 54.
Le Roundup reste difficile à avaler, y compris pour les actionnaires.
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