Cet article date de plus de deux ans.

Pourquoi certaines PME françaises n’ont pas abandonné l’idée de délocaliser leur production

C’est l’une des conclusions de la dernière enquête menée par la banque publique d’investissement. Le phénomène reste minoritaire mais est bel et bien réel.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une salariée d'une PME de mécanique industrielle et de décolletage à Fontenex (Savoie). Photo d'illustration. (LUC CHEMLA / RADIO FRANCE)

Le mouvement s’inscrit à rebours du débat actuel sur la nécessaire relocalisation de nos entreprises : la relocalisation pour réindustrialiser les régions.

Bpifrance Le Lab – un laboratoire d’idées pour les PME et ETI – a interrogé 1 400 entreprises de plus de dix salariés : 3,5% d’entre elles envisagent effectivement une délocalisation dans les cinq prochaines années, 24% déclarent être sur une position attentiste.

Comme l’on dit : c’est l’intention qui compte. Il est intéressant de voir quelles sont les raisons pour lesquelles cette petite proportion de PME et ETI envisage d’aller voir ailleurs. Selon Bipfrance Le Lab, ce ne sont pas les bas coûts de main d’œuvre avantageux à l’étranger qui ressortent comme la motivation principale, mais la proximité des clients qui est recherchée en priorité. Ces clients, hors de France, incitent les PME et ETI industrielles françaises à délocaliser et ils utilisent l’arme du maintien des bonnes relations commerciales. Un quart des entreprises françaises interrogées affirment avoir été incitées à changer d'air au cours des cinq dernières années, en majorité pour éviter une rupture de contrat.

Commerce extérieur

L’alerte n’est pas au rouge mais il faut s’interroger sur notre stratégie industrielle. Mais que l’on se rassure – et c’est l’autre point fort de cette enquête de Bpifrance - : 85% des PME et ETI industrielles interrogées ont aujourd’hui la totalité de leurs sites de production en France. 25% des patrons interrogés envisagent d’ouvrir de nouveaux centres de production et veulent le faire en France.

Mais rien n’est gagné : tous secteurs confondus, la tentation des PME d’aller s’installer en dehors de nos frontières reste bel et bien présente. En fond de décor, il y a la grande faiblesse de notre commerce extérieur largement déficitaire. Un vrai sujet de réflexion pour celles et ceux qui aspirent à devenir, ou peut-être rester, chef d’État au printemps prochain.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.