Recyclage des batteries électriques : l’État met sur la table 30 millions d'euros pour soutenir deux projets de partenariat public-privé
Ces projets sont notamment portés par Renault, dont l’État est actionnaire, mais aussi des groupes privés comme le chimiste Solvay. En quoi cette initiative est innovante ?
Si l’on s’en tient aux arguments de langage, "Cela illustre la détermination du gouvernement à maîtriser les chaînes de valeur de la transition énergétique", selon Agnès Pannier-Runacher, la ministre au cœur du dossier avec son collègue à l’Industrie, Roland Lescure. Mais au-delà des mots, la vraie innovation par rapport au dossier de la batterie électrique en général est doublement stratégique.
>> Pourquoi la voiture électrique n'est pas la solution miracle pour se déplacer sans polluer
D'abord la valorisation de l’économie circulaire, de proximité, donc avec une empreinte environnementale limitée. Mais surtout, point principal, le recyclage direct des métaux dits critiques, encore appelés métaux précieux, comme le tungstène ou le cobalt qui font défaut dans la fabrication des semi-conducteurs.
Projets innovants
Il y a d’abord la construction d’une unité de recyclage de batteries d’une capacité de 10 000 tonnes par an dès cette année, suivie du déploiement d’une seconde unité trois fois plus importante à l’horizon 2028. Ce projet est porté par Renault avec Veolia (spécialisé dans le traitement de l’eau et des déchets), accolé au chimiste belge Solvay.
L’autre dossier est porté par l’entreprise de recyclage lyonnaise Mecaware avec le fabricant grenoblois de batteries Verkor. Dans ce cas, il s’agit de construire une unité industrielle de recyclage des rebuts de production de batterie et de réutilisation des métaux.
D’où vient l’argent ?
Les 30 millions d’euros déployés par l’État sont tirés du plan d’investissement France 2030 qui est doté de 30 milliards d’euros, dont 950 millions sont justement consacrés aux projets de production et de recyclage de ces matériaux dits critiques.
De tels projets sont régulièrement soutenus par ce fonds d’investissement dédié. Une première enveloppe de 100 millions d’euros a par exemple été attribuée à Imerys spécialisée dans l’extraction de lithium (Allier), Viridian (Bas-Rhin). Récemment, le groupe minier français Eramet a annoncé la conclusion d’un accord avec une filiale d’EDF à Strasbourg pour développer du lithium de source géothermale de 10 000 tonnes par an à partir de 2030. Capacité de la production locale : 250 000 batteries par an. La liste de projets et de réalisations concrètes s'allonge, aidée parce que sont, ni plus ni moins, des partenariats public-privé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.