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Remboursement des PGE : le secteur du tourisme tire la sonnette d’alarme

Les difficultés de remboursement des prêts garantis par l’État refont surface via les professionnels du tourisme. Ces derniers réclament de nouveaux délais pour rembourser les aides versées pendant la crise sanitaire.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un hôtel à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Photo d'illustration. (ISABELLE NOGUÈS / RADIO FRANCE)

Les entreprises du tourisme tirent la sonnette d’alarme. Si elles reconnaissent avoir été soutenues par l’État pendant la pandémie, elles se disent aujourd’hui confrontées à la perspective du "mur de la dette", ce moment où il faut rembourser alors que l’argent n’est pas revenu en quantité suffisante dans les caisses. Alors que l’activité est en train de repartir, pourquoi cette demande de la branche touristique ? Les tour-opérateurs, voyagistes, autocaristes, entreprises de l’événementiel assurent que la sortie de crise sanitaire ne fait que s’amorcer.  Elle n’est pas encore franche et massive. Les PGE accordés par l’État aux entreprises du tourisme totalisent à ce jour 11,5 milliards d’euros. La somme est colossale.

L’État propose aujourd’hui un décalage de six mois de la première échéance du PGE et l’étalement des remboursements jusqu’à dix ans, mais uniquement pour les entreprises les plus en difficulté et qui ont emprunté moins de 50 000 euros. Or, pour les opérateurs de voyage par exemple, le montant moyen du PGE est de 270 000 euros. La capacité de remboursement n’est pas réaliste.

Investissement

Les professionnels du tourisme demandent une étude des situations au cas par cas, avec un argument très fort : pour préparer la sortie de crise, les entreprises ont besoin d’investir dans l’outil de production, pour le moderniser, le rénover. Sous-entendu : l’argent utilisé pour rembourser les PGE ne sera pas mis dans l’investissement. C’est ce qui s’appelle le piège de la dette. Pour l’entreprise, et pour l’État. L’entreprise doit rembourser des prêts au risque de ne plus pouvoir investir. Quant à l’État, doit-il inventer de nouveaux stratagèmes pour continuer de soutenir le tissu productif, au risque d’accroitre la dette ? Vous avez quatre heures ! Le prochain président de la République, quel qu'il soit, aura cinq ans… Ce qui ne sera pas forcément plus confortable.

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