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Renault-Nissan : nouvelle charge contre Carlos Ghosn

Selon un rapport réalisé par un comité désigné par Nissan, Carlos Ghosn décidait tout lui-même à la tête de l'entreprise et impossible de s'opposer à lui.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un membre des médias défile devant un nouveau logo montrant Renault, Nissan et Mitsubishi avant une conférence de presse au siège de Nissan à Yokohama, dans la préfecture de Kanagawa, le 12 mars 2019. (BEHROUZ MEHRI / AFP)

Le comité désigné par Nissan pour réfléchir à la nouvelle gouvernance du groupe automobile japonais après l’affaire Carlos Ghosn a rendu son rapport. L’ancien patron de l’alliance Renault-Nissan n’est pas épargné. Le rapport de 34 pages mène une charge virulente contre Carlos Ghosn aujourd’hui assigné à résidence à Tokyo dans l’attente de son procès pour malversations présumées.

Selon les sept membres qui composent ce comité, Carlos Ghosn décidait tout lui-même à la tête de l’entreprise. Il avait placé des proches pour éviter que ses agissements ne soient découverts et créé une situation dans laquelle il était difficile de détecter son appât du gain. Le comité reprend à son compte l’ensemble des accusations qui dépeignent un dirigeant utilisant à son profit l’argent de l’entreprise. L’organisation était telle qu’il était impossible de s’opposer au grand patron. Les membres de la commission décrivent un Carlos Ghosn "déifié au sein de Nissan en tant que sauveur du groupe et dont les activités étaient considérées comme un territoire imprenable". Bref, une façon de diriger totalement autoritaire.

Quelles suites ?

Les membres du comité désignés par Nissan font des propositions, dont celle de se passer du poste de président pour éviter que ne se reproduise une concentration des pouvoirs. À la place d’un patron suprême, un administrateur externe serait chargé de diriger les réunions du conseil où des membres indépendants deviendraient majoritaires. Le comité recommande également la mise en place d’instances distinctes pour les nominations, les audits et décider des rémunérations.

Pas de réaction officielle

Le comité sur les participations croisées entre Renault et Nissan ne dit pas un mot pour l’instant, alors que les rumeurs de fusion entre les deux groupes refont surface de manière insistante dans la presse. Rien, ou presque, non plus, concernant le patron exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, qui avait dénoncé le caractère "obscur" de l’arrestation de Carlos Ghson.

Quelles conclusions en tirer sur le fond ? Campagne de dénigrement sans preuve contre Carlos Ghosn pour empêcher une intégration de l’alliance Renault-Nissan ? Volonté de dissimuler la détérioration des performances de Nissan ? En réalité, ce rapport censé donner des pistes pour construire une nouvelle gouvernance au sein du groupe japonais propose des solutions fortement teintées de culture managériale occidentale. La suite au prochain épisode, le 8 avril, avec une assemblée générale extraordinaire et la nomination du nouveau patron de Renault, Jean-Dominique Senard, au conseil d’administration de Nissan.

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