Sécurité sociale : vers une nouvelle dérive des comptes attendue
Malgré la sortie du Covid et la réforme des retraites, la Sécurité sociale va continuer d’accumuler les dettes au cours des prochaines années. C’est ce que prévoit la Cour des comptes qui appelle à une stricte maîtrise des dépenses de santé
Après le rebond, la rechute. Revenue d’un déficit abyssal de presque 40 milliards d’euros en 2020, la Sécurité sociale devrait réduire ses pertes à environ huit milliards cette année. Quatre années de crise que les Français devront rembourser pendant encore une décennie. Et le trou n’a pas fini de se creuser, car, selon la Cour des comptes, dès l’an prochain, le déficit devrait s’aggraver à nouveau, plombé par l’assurance-vieillesse que même la réforme du financement du régime des retraites ne devrait pas permettre de rétablir rapidement.
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Entre 6 et 8 milliards d'euros de fraudes chaque année
Au cours des trois prochaines années, plus de 36 milliards d’euros de dette supplémentaires sont attendues, voire plus si les hypothèses – plutôt optimistes – du gouvernement en matière de croissance et d’emploi ne se concrétisent pas.
Les magistrats de la Cour des comptes pointent du doigt plusieurs sujets, comme la fraude aux prestations sociales. L’institution chiffre le fruit des malversations entre six et huit milliards d’euros par an, malgré les quelque 3 400 agents dans l’ensemble des caisses de la Sécurité sociale. Mais la Cour reconnaît que s’attaquer aux fraudes des professionnels de santé ou des bénéficiaires du RSA (revenu de solidarité active) demande un certain courage politique. Autre angle mort dénoncé, la réforme des retraites : le rapport de la Cour demande un ajustement des pensions de réversion destinées aux veuves ou veufs, ajustement recommandé également pour les droits familiaux.
Pas d’amélioration en vue
Si l’on en croit la Cour des comptes, le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite n’aura pas forcément les effets escomptés sur l’amélioration des comptes sociaux à court terme. La réforme représentera même un surcoût pour la Sécu jusqu’à fin 2024. Quant aux dépenses de santé, elles risquent de déraper.
Une facture d’autant plus difficile à maîtriser que le gouvernement promet de nouvelles aides financières aux soignants. D’où l’appel à des réformes qui devront être encore plus rigoureuses pour des pratiques médicales plus efficaces mais moins coûteuses. Dans le viseur, le recours à certains médicaments comme les antibiotiques, les prescriptions inutiles ou redondantes, les dépenses liées à l’imagerie médicale.
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