Suppression de postes chez Continental : une mauvaise passe pour les équipementiers automobiles

L’équipementier et fabricant de pneus allemand Continental officialise la suppression de 7 150 emplois dans le monde. Un plan social annoncé en novembre dernier, qui entre en application.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les suppressions de postes annoncées dans ce plan d'économies représentent 3% de l’ensemble des effectifs du groupe (photo d'illustration, le 12 novembre 2023.) (JULIAN STRATENSCHULTE / DPA)

L’objectif de l'équipementier allemand Continental, avec ce plan de suppression de 7 150 postes, annoncé mercredi 14 février, est de faire des économies et d'améliorer la compétitivité de l’entreprise face aux lourdes contraintes de la transition énergétique. C'est, en tout cas, la raison invoquée par la direction. Environ 5 400 postes seront touchés dans l’administration, 1 750 dans la branche recherche et développement, le tout à horizon 2025. Cela représente 3% de l’ensemble des effectifs du groupe.

Continental vise 400 millions d’euros d’économies par an d’ici 2025/2026 en rationalisant et simplifiant l’activité. Continental est pourtant l’un des plus gros équipementiers automobiles mondiaux. Mais comme l’ensemble du secteur en Allemagne, l’entreprise souffre de coûts de l’énergie trop élevés et de la difficile transition vers la mobilité électrique d’un secteur qui a bâti son succès sur la voiture thermique.

L’année dernière déjà, Continental avait annoncé la fermeture de plusieurs sites, invoquant des coûts de fonctionnement trop élevés et la baisse de la demande. Et ce n’est pas le seul dans ce cas. Un autre leader mondial implanté outre-Rhin, le groupe Bosch, pourtant réputé pour sa solidité, a annoncé mi-janvier un plan de suppression de 1 200 emplois dans sa division systèmes électroniques embarqués. Dans ce cas précis ce ne sont pas les pneus mais les transmissions des véhicules qui sont concernées.

Les résultats en trompe-l’œil de Michelin 

Le concurrent français de Continental, le groupe Michelin, pourrait être, logiquement, lui aussi touché. Or, l’entreprise qui a son siège à Clermont-Ferrand annonce des bénéfices. En réalité, une activité peut être rentable mais cela n’empêche pas l’entreprise de devoir faire des économies pour assurer son avenir à long terme. Et les bons résultats de Michelin annoncés pour 2023, 3,6 milliards d'euros, le sont avant versement des charges et des impôts. C'est ce que l'on appelle le résultat opérationnel. Le bénéfice net, ce qui reste réellement dans les caisses de l'entreprise après le paiement des impôts, est lui en baisse pour 2023 ,-1,3% à 1,9 milliard d'euros. Michelin prévoit justement en Allemagne une cessation progressive des activités d'ici 2025, notamment dans ses usines de Karlsruhe et Trèves.

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