Recettes fiscales du tabac : l’augmentation du prix du paquet de cigarettes n’arrive plus à compenser la baisse des ventes

Le ministère des Finances s'attend à toucher 400 millions d'euros de moins qu'initialement prévu. Les ventes de tabac rapportent de moins en moins à l’État.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le tabac reste la première cause de mortalité évitable en France. (DYLAN MEIFFRET / MAXPPP)

Le ministère des Finances fait ses comptes, et sait précisément combien il va perdre en 2024. Quelque 400 millions d’euros, c’est le montant du manque à gagner. Autant d’argent qui ne tombera pas dans les caisses publiques alors que le gouvernement est déjà bien en peine pour boucler son budget. Comme le souligne, lundi 29 juillet, le quotidien, Les Échos : la Sécurité sociale prévoyait que ces taxes rapporteraient cette année à l’État près de 14 milliards d’euros, hors TVA qui vient s'ajouter à toutes les autres taxes. Le ministère de l’Économie espérait que la forte hausse du prix des cigarettes en janvier dernier lui offrirait une manne providentielle avec toujours plus de taxes à la clef, ça n’a pas du tout été le cas.

Le gouvernement s’attendait à un autre résultat grâce aux taxes élevées sur le tabac vendu. La machine s’est toujours avérée juteuse en termes de retombées fiscales. Ces taxes, les pouvoirs publics les appellent prosaïquement "droits de consommation sur les produits du tabac", mais la recette ne fonctionne plus. On pourrait dire que 400 millions d’euros de manque à gagner, c’est peu par rapport aux milliards de déficits et de la dette, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières et il n’y a aucune raison que la tendance s’inverse.

Cent millions de paquets de cigarettes vendus en moins


En matière fiscale, l’augmentation des prix du tabac n’arrive plus à compenser la baisse des ventes. Selon les Douanes qui tiennent les comptes, entre janvier et mars 2024, les buralistes ont écoulé 100 millions de paquets de cigarettes de moins qu’il y a un an à la même période (650 millions de paquets au premier trimestre 2024, contre 750 millions sur les trois premiers mois de 2023). Ce qui peut apparaître comme un bon signal en termes de santé publique l’est de moins en moins pour la cassette de l’État qui, rappelons-le, se sert de cette fiscalité pour prendre en charge la prévention (en amont) et les soins liés à la dépendance tabagique (en aval).

Le tabac qui reste la première cause de mortalité évitable et tue 75 000 d’entre nous chaque année en France.

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