À l'Assemblée nationale, Michel Barnier cherche à cajoler les parlementaires pour durer

Le Premier ministre se retrouve de nouveau face aux députés mardi pour les questions au gouvernement et la première motion de censure déposée contre lui par la gauche. Sa "nouvelle méthode" suscite la méfiance de ses alliés potentiels, mais intéresse ses adversaires.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
le Premier ministre, Michel Barnier, lors des questions au gouvernement, le 2 octobre 2024. (YOAN VALAT / EPA / VIA MAXPPP)

Pour sa famille politique, Michel Barnier, qui est visé mardi 8 ocotbre par sa première motion de censure à l'Assemblée nationale, déroule le tapis rouge. Selon les informations de franceinfo, le Premier ministre compte recevoir les troupes de Laurent Wauquiez la semaine prochaine à Matignon. "Une première depuis des lustres", applaudit un député invité, de la Droite républicaine. Il salue que "Barnier veuille instaurer un lien direct" avec eux. 

Mais avant, le chef du gouvernement tentera une opération réconciliation avec Gabriel Attal, dont il a besoin pour avancer et faire voter des textes, en assistant, mardi 8 octobre, à la réunion hebdomadaire de son groupe. En effet, son prédécesseur à Matignon est désormais à la tête du plus gros contingent d'alliés potentiels au Palais-Bourbon, les ex-Renaissance, aujourd'hui Ensemble pour la République. Après lui avoir envoyé quelques tacles dans l'hémicycle sur la situation économique du pays, Michel Barnier sort le drapeau blanc et peut-être même les rames.

Des alliés macronistes à apaiser

Les troupes de Gabriel Attal l'ont en travers de la gorge. "En s'attaquant à Attal, c'est tout le groupe qui s'est senti visé, il a tendu les choses, il a crispé", insiste un député. Rien n'est gagné d'après un autre, "Je n'ai aucune affection pour lui, je ne vais pas me faire trouer la peau pour lui surtout s'il nous embarque dans de vieilles recettes". À l'entendre, il faudra aussi de la câlinothérapie : "Michel Barnier aura face à lui des rescapés, des survivants" de la dissolution.

En plus de Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre prévoit d'aller rencontrer les patrons des différents groupes politiques, "un par semaine" assure son entourage, mais rien n'est acté pour l'instant. Autre promesse, faite lors de sa déclaration de politique générale : "S'appuyer davantage sur le travail parlementaire". Sur la forme, "il est rassurant, apaisant et capable d'anesthésier les oppositions", vante l'un de ses conseillers.

Parviendra-t-il à sauver sa place ? Un cadre du Rassemblement national le trouve "intéressant". Pour une députée écologiste, c'est "un Premier ministre qui fait vraiment de la politique. Il surjoue certes le papi tranquille, il cherche à nous entourlouper, mais au moins, dit-elle, il n’est pas dans le mépris constant des macronistes". Rappelons que Michel Barnier joue sa place à chaque motion de censure.

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