Après la réforme des retraites, Emmanuel Macron peut-il rassurer les investisseurs étrangers et les Français en même temps ?
Pour l’Élysée, il y a comme une urgence à reparler au monde de l’entreprise après cette crise des retraites pour tenter de faire passer un message simple : en France, tout va bien. Plusieurs étapes de communication pour cela. Dès mercredi soir, publication d’une interview économique du Président dans le magazine Challenges. Le lendemain : présentation de la stratégie de réindustrialisation avec, selon nos informations, des délais plus courts pour les futures usines.
Vendredi, justement, déplacement à Dunkerque pour l’officialisation attendue de la gigantesque fabrique de batteries électriques d’un groupe taïwanais. Et enfin lundi, à Versailles, le désormais traditionnel "Choose France", où Emmanuel Macron va recevoir 200 patrons internationaux…
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Rassurer les investisseurs et vanter les atouts de la France
L’Élysée veut ainsi montrer que le climat social ne pèse pas sur les affaires. Les principaux conseillers économiques du Président martèlent : "La compétitivité de la France n’est plus questionnée (...), les investisseurs voient notre capacité à faire des réformes (...). On bénéficie d’une grande stabilité politique et fiscale". Méthode Coué ou volontarisme, à écouter l’Élysée, l’épisode des retraites serait un lointain souvenir. Un son de cloche évidemment loin des inquiétudes formulées par l’agence Fitch quand elle a récemment dégradé la note de la dette française.
La réalité, c'est que pour l’instant, l’absence de majorité au parlement et les tensions dans la rue ne ternissent ni le bilan économique d’Emmanuel Macron, ni notre attractivité. Il n'y a aucun réel impact sur le PIB. À l’Élysée, on fanfaronne même, en rappelant qu’il n’y a jamais eu autant d’annonces d’investissements étrangers qu’après les "Gilets Jaunes".
Décalage toujours plus grand
Lundi, à son événement "Choose France", Emmanuel Macron devrait ainsi récolter une nouvelle moisson d’investissements étrangers. L’Élysée ne donne pas de chiffres, mais prédit un record : cela veut dire plus que les 11 milliards d'euros annoncés, l’an dernier. Mais quelle réaction face à ces chiffres ? Dans le débat actuel, comment vont être perçues les images du Président, sous les dorures de Versailles, entouré d’une brochette de grands patrons ?
Depuis quatre ans, Emmanuel Macron n’a pas changé de méthode, mais il n’a pas non plus réussi à imposer l’idée que ce travail de fond pour faire venir investisseurs et usines, ces aides à l’installation… Que in fine, tout cela est bon pour l’emploi, les rentrées fiscales, notre modèle social, etc. On voit bien que les investissements étrangers et la baisse du chômage n’empêchent pas la colère de monter dans le pays. À tort ou à raison, une partie des Français continue de se sentir loin du progrès et de la croissance…
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