Association des maires de France : un duel fratricide pour succéder à François Baroin
L’Association des maires de France (AMF), sorte de syndicat des élus, change de direction en novembre. Son président François Baroin passe la main, mais sa succession ne se passe pas très bien.
C'est une succession à la tête de l'Association des maires de France (AMF) qui prend des airs de duel, entre deux candidats d’une même famille politique, la droite et le centre-droit. Et pour comprendre pourquoi, il faut rembobiner le film jusqu’à fin août. François Baroin annonce alors qu’il ne brigue pas de nouveau mandat à la tête de l’AMF. La rumeur courait un peu dans les instances de l’association, donc pas vraiment une surprise. Sauf qu’au cours de la même visioconférence, le maire de Troyes adoube le Cannois David Lisnard pour lui succéder.
François Baroin évoque aussi un accord avec le sénateur socialiste André Laignel, pour que lui conserve sa vice-présidence. Ce qui suffit à mettre le feu aux poudres, et pour deux raisons. L’une de fond, l’autre de forme.
D'abord, les élus ont trouvé la manière de faire du Troyen un peu cavalière. “François Baroin n’a pas labouré le terrain, c’est tombé un peu comme un cheveu sur la soupe”, raconte un élu. Le secrétaire général de l’AMF, l’UDI Philippe Laurent, avait pourtant fait savoir à François Baroin, en mai, qu’il était candidat pour lui succéder. Ce dernier ne lui avait rien dit de ses intentions. D’où la colère de la famille centriste. Les élus UDI bien sûr, mais aussi le Modem et son président François Bayrou qui a vu rouge.
Un "Yalta" qui ne passe pas
Et c’est là que se greffe l’explication de fond, résumée par un maire agacé par un “Yalta de l’AMF entre deux partis qui ne représentent plus grand chose.” A savoir un accord entre la droite et la gauche, pour se partager la gouvernance. “Accord qui existe depuis plus de quinze ans”, admet le socialiste André Laignel, vice-président de l’AMF.
Lui se dit sûr de faire le plein auprès de son camp, “J’ai l’accord de toute la gauche” dit-il. Il assure que son binôme, David Lisnard, a “l’accord de tout le monde chez Les Républicains”. Ce que conteste leur concurrent, Philippe Laurent, qui affirme avoir le soutien d’élus du centre, mais aussi de gauche et de droite.
Un ponte des Républicains espérait encore en fin de semaine que David Lisnard et Philippe Laurent trouvent un accord. C’est mal parti, les deux ont encore échangé ce week-end. Échange infructueux, selon nos informations.
La date limite de dépôt des candidatures, c’est mercredi, et chacun compte déposer la sienne. Les 35 000 adhérents de l’Association des maires de France auront à les départager mi-novembre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.