Changement de gouvernement : le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, fait les choses en grand pour son départ de Bercy

Michel Barnier promet un gouvernement pour la semaine prochaine. Les derniers jours se profilent donc pour les actuels ministres. Beaucoup aimeraient rester mais certains sont pressés de partir, comme Bruno Le Maire qui organise jeudi matin son "discours de remerciements".
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Lemaire, lors d'une cérémonie à l'Elysée à Paris, France, le 12 août 2024. (ANDRE PAIN / EPA)

Bruno Le Maire est dans les starting-blocks pour quitter Bercy. "Ça fait sept ans, il faut bien que ça s'arrête un jour", dit son entourage. Bruno Le Maire fait, jeudi 12 septembre à 11 h, un "discours de remerciements", sans attendre la passation de pouvoir avec le futur ministre de l'Économie. "Il a raison, car la passation, c'est surtout le moment du nouveau ministre", glisse un conseiller de l'exécutif. Bruno Le Maire va donc marquer le coup.

Tous les agents de Bercy sont conviés, mais aussi des parlementaires, des élus locaux, les anciens collaborateurs de tous les ministres passés par Bercy depuis 2017, et bien sûr des chefs d'entreprise, des représentants de fédérations professionnelles... Une estrade, une sono et des écrans sont installés dans la cour du ministère. "À côté, la passation de pouvoir d'Attal à Matignon c'était riquiqui", s'amuse-t-on à dans les couloirs de Bercy. Bruno Le Maire va désormais prendre du champ et se consacrer à l'enseignement. Un au revoir, mais pas un adieu car "la politique ça n'est jamais fini", assure un proche. 

Quel avenir pour les ministres démissionnaires ?

D'autres ministres sont sur le départ, comme Roland Lescure, encore à l'Industrie pour quelques jours. Il n'est pas candidat pour intégrer l'équipe Barnier. Figure de l'aile gauche, il a été élu vice-président de l'Assemblée, où tout va se jouer et il a déjà prévenu : il n'accordera pas "automatiquement" sa confiance au nouveau Premier ministre. Autre figure de l'aile gauche tout à fait prête à rejoindre l'Assemblée : Agnès Pannier-Runacher. Élue députée du Pas-de-Calais, elle estime qu'après la défaite du camp présidentiel, il faut un changement de casting gouvernemental. Au MoDem aussi on considère que les élections impliquent de nouvelles têtes. Marc Fesneau est donc prêt à prendre pleinement ses fonctions de patron du groupe à l'Assemblée. D'autres ont hâte de partir pour retrouver leur "liberté de parole" ou n'ont "pas envie de faire copain copain avec le RN pour éviter que le gouvernement soit renversé". Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, lui a déjà prévu de se faire réélire maire d'Angers le 23 septembre, même si les relations sont au beau fixe entre son parti, Horizons, et Michel Barnier.

Nombreux sont leurs collègues qui se verraient bien rester ministres. "Beaucoup ont du mal à se résoudre à l'idée de quitter la scène", grince un ministre. Selon une conseillère, ce "beaucoup" représente "la moitié du gouvernement". Édouard Philippe a dit mercredi 11 septembre sur BFM ne voir "aucun inconvénient" à ce que des ministres actuels le restent, mais il risque d'y avoir des déçus. À en croire certains interlocuteurs du Premier ministre, Michel Barnier veut de la nouveauté. 

 

 

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