Comment Emmanuel Macron a empêché Horizons, le parti d'Edouard Philippe, d'augmenter son budget
L'ancien Premier ministre voulait fusionner sa formation politique avec Agir, un autre parti de droite au sein de la majorité, pour assurer son avenir financier. Mais le chef de l'État a mis son véto.
Récemment, deux partis politiques proches de La République En Marche, Horizons et Agir, ont tenté de fusionner, sans succès, et ça n’était pas qu’un coup politique raté. En coulisses, c’est Emmanuel Macron qui a voulu assécher les finances d’Edouard Philippe.
Retour en arrière. En janvier dernier, Edouard Philippe a voulu que son nouveau parti Horizons fusionne avec Agir, un mariage assez naturel : ce sont deux partis de droite au sein de la majorité présidentielle. Tout le monde semblait d’accord, jusqu’au veto surprise de Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, le patron d’Agir. Un veto exigé par Emmanuel Macron en personne. Cet épisode avait créé des tensions entre le président et son ancien Premier ministre. Et la raison de ces tensions n’est pas que politique. Elle est aussi financière.
Pas de parlementaire, pas de financement public
En mettant la main sur Agir, Horizons, la nouvelle formation d’Edouard Philippe, aurait récupéré d’un coup une vingtaine de députés et de sénateurs et les financements publics qui vont avec. Pour chaque élu, l’État verse notamment 37 000 euros à leur parti. Vous rajoutez les cotisations et les dons et au total, selon nos informations, le budget annuel du parti Agir tournerait aux alentours de 850 000 euros. "Pour Edouard [Philippe], l’idée c’était de mettre la main sur le pactole", persifle un pilier de la majorité.
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Pas de cagnotte donc, sachant que le parti Horizon ne bénéficie déjà pas de financements publics. La formation ne pourra toucher de l’argent public que le jour où elle aura des parlementaires. Pour l’heure, Edouard Philippe doit donc compter sur les adhésions - 30 euros par personne - mais le parti refuse de donner son nombre d’adhérents. Il y a aussi les dons : le trésorier d’Horizons dit recevoir "beaucoup de petits dons" et "très peu de gros". "On a de quoi vivre", reconnaît tout de même un cadre.
Horizons a des bureaux à Paris et un salarié mais au sein du parti, presque tous nos interlocuteurs reconnaissent que les finances seraient meilleures si Emmanuel Macron avait accepté la fusion avec Agir. Certains y voient clairement une volonté de brider les ambitions du maire du Havre.
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