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Comment le gouvernement veut mettre la pression sur les entreprises pour qu’elles créent plus d’emplois

Bercy mise tout sur les relocalisations, mais parfois sans succès. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Rémi Baudot
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Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire au côté du président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, lors de la Rencontre des Entrepreneurs de France, à l'hippodrome de Longchamp le 30 août 2022 (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

"Ca ne va pas assez loin" : c’est une phrase qui revient dans les bureaux du ministère de l’Économie quand on aborde le sujet des relocalisations. Dans l’entourage de Bruno Le Maire, on répète que beaucoup a déjà été fait pour les entreprises, avec notamment des baisses d’impôts de production. Il y a aussi eu des aides ciblées pour relocaliser dans le plan de relance post-Covid... Et pourtant, certains à Bercy considèrent que les industriels ne jouent pas tous le jeu : "Il en va pourtant de notre souveraineté industrielle", plaide ainsi un conseiller.

>> Impôts : les choix du gouvernement pour réindustrialiser la France

Un secteur est principalement pointé du doigt : l’automobile. Aujourd’hui, la filière compte 400.000 salariés en France. Mais depuis dix ans, le secteur a supprimé 70.000 postes, et les aides publiques n’y font rien. "Produire en Europe, ce n’est pas leur projet", regrette un fin connaisseur du dossier. Une réponse qui, évidemment, ne convainc pas à Bercy.

"On est prêt à encore baisser les impôts de production"

Sauf qu'au ministère, le sujet est abordé, lors de discussions, en tête-à-tête, dans les salons feutrés. D'ailleurs, on y plaide le "donnant-donnant". On peut résumer ainsi les débats : "On vous aide, donc il faut produire en France". C’est en tout cas le message que le ministre délégué à l'Industrie, Roland Lescure, tente de faire passer cette semaine : tous les patrons de la filière ont rendez-vous à Bercy avec lui. 

Les services de l’Etat demandent des engagements fermes pour réimplanter des usines en France, ou lancer de nouvelles lignes de production sur des sites existants. En général, les entreprises répondent qu’elles font leur maximum, sans réellement s’engager. Ce qui est intéressant ici, c’est que la réponse politique face à ces problèmes industriels retombe presque toujours à la fin sur des questions de fiscalité. "On est prêt à encore baisser les impôts de production", souffle ainsi un important conseiller. Reste à voir dans le Budget 2023 présenté fin septembre si le secteur automobile a obtenu gain de cause.

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