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Impôts : les choix du gouvernement pour réindustrialiser la France

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire s’exprime dans le journal "Les Echos" jeudi 1er septembre et il l’assure : il n’y aura pas de hausses d’impôts. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Plaque sur la façade du ministère de l'Economie et des Finances à Paris. (VALERIE VREL / MAXPPP)

Le mantra du gouvernement, c'est "pas de taxes, ni de hausses des prélèvements", ni sur les ménages, ni sur les entreprisesBruno Le Maire se veut rassurant : il ne ponctionnera pas les sociétés ni pour financer la transition écologique, ni pour payer la crise énergétique. Au contraire, avec une l’inflation qui s’installe, et des prix de l’énergie élevés, la stratégie du gouvernement est d’alléger la note des entreprises.

Par exemple en baissant, encore, les impôts de production, ces prélèvements qui s’ajoutent aux impôts sur les sociétés. En deux ans, Bercy aura réduit de 18 milliards d’euros ces impôts de production. La priorité du gouvernement, c’est donc de créer un environnement favorable pour faire revenir les usines en France. Avec ce raisonnement simple : moins de taxes, ce sont des usines qui reviennent, de l’emploi, un chômage en baisse, des cotisations dans les caisses de l’État, des recettes en plus et des dépenses en moins. 

Renault installe sa production de véhicules électriques en France

Des entreprises qui font de nouveau le choix de la France, c’est vrai, il y en a de plus en plus. Bruno Le Maire cite Renault, par exemple, qui installe sa production de véhicules électriques dans l’hexagone : il y a quelques années la marque au losange aurait plutôt choisi la Chine ou les pays de l’Est.

Mais ce que ne dit pas le ministre, c’est que si Renault revient, c’est aussi parce que le constructeur est traumatisé par son expérience en Russie : après avoir investi des milliards, Il a dû abandonner des usines toute neuves, à cause du conflit avec l’Ukraine.

Bruno Le Maire évoque aussi des sites de semi-conducteurs qui se construisent en France. La politique du gouvernement attire, certes, mais après l’épisode du Covid,  les groupes comme STMicro électroniques sont aussi un peu revenus de la Chine. Ils ne veulent plus mettre tous leurs investissements en Asie.

Pas de taxe sur les super-profits

Bruno Le Maire ferme la porte à une taxe sur les super-profits. Aux entreprises, comme Total, ou BNP Paribas qui engrangent des bénéfices records, il préfère demander de faire des gestes directement envers les consommateurs comme une ristourne à la pompe, le gel des frais bancaires, etc.

Bruno Le Maire voit aussi d’un bon œil la création d’un fonds vert, que les grandes entreprises abonderaient, pour financer la transition écologique. Une participation basée sur le seul volontariat, pas de contrainte. Surtout pas ! De quoi faire grincer l’opposition, à gauche notamment. Le débat sur le budget qui arrive cet automne risque d’être particulièrement animé.

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