Crise en Ukraine : quelles sont les réactions des candidats à la présidentielle après la déclaration de Vladimir Poutine
La classe politique reste divisée sur la question russe et les différents candidats se sont pour la plupart contentés dans la soirée de lundi de réactions prudentes sous forme de tweets ou de communiqués.
Depuis l'annonce lundi 21 février par Vladimir Poutine de la reconnaissance de l'indépendance de deux territoires séparatistes dans l'est de l'Ukraine les réactions des candidats et des candidates à la présidentielle sont globalement prudentes sur le fond comme sur la forme. Ces derniers n'ont pas cherché lundi soir à apparaître dans les médias où à réagir à la télévision. Pas d'attaque frontale non plus visant Emmanuel Macron sur ses tentatives diplomatiques. Non, la plupart ont publié des communiqués ou de simples tweets avec des mots choisis.
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Yannick Jadot déplore ainsi une décision qui "porte atteinte à la démocratie de l’Ukraine". "Aucune complaisance !" ,écrit le candidat écologiste sur twitter qui réclame "une réponse française et européenne ferme et unie". Il appelle à un rassemblement de solidarité avec le peuple ukrainien mardi 22 février à 17h devant l'ambassade de Russie à Paris. À gauche toujours, Anne Hidalgo dénonce "une violation du droit international". Fabien Roussel parle d’une "décision extrêmement grave et dangereuse. Tout doit être fait pour désamorcer cette guerre qui menace aux portes de l’Europe", écrit le communiste. Alors que Valérie Pécresse était restée silencieuse sur cette question la candidate Les Républicains invitée mardi de France Inter estime que "Vladimir Poutine a manipulé l'Europe, a instrumentalisé son dialogue avec Emmanuel Macron."
La question russe divise la classe politique
L’Ukraine met en lumière chez certains la volonté de ne pas froisser Vladimir Poutine. Du côté de l’extrême droite, Marine Le Pen parle avec prudence d’un acte "éminemment regrettable". On notera que la candidate du Rassemblement national réclame une large conférence pour "négocier une solution sur la base de l’accord de Minsk". Un accord en réalité déjà réduit à néant par les annonces de Vladimir Poutine. Éric Zemmour, lui, a beaucoup attendu pour réagir. Il a publié un communiqué dans la nuit, 5 heures après les déclarations de Poutine. Il appelle à "éviter un nouvelle guerre" mais écrit : "c’est le résultat de la politique menée par les occidentaux et l’OTAN. Avant de parler des "préoccupations sécuritaires légitimes de la Russie."
Éric Zemmour a toujours été clément avec le Kremlin. Il le répète depuis des semaines, pour lui la faute originelle proviendrait de l'Otan et de ce qu’il appelle son "extension à l'Est." C'est la même idée chez Jean-Luc Melenchon qui récemment avait indiqué que l'agresseur, "c'est l'Otan, sans aucun doute." Le leader de la France insoumise a légèrement modifié son récit lundi soir. Dans un communiqué, il a reconnu la "responsabilité" russe dans l’escalade mais il met en garde : "Une annexion de l’Ukraine dans l’Otan qui ne tardera plus."
Des positions pro-russes pas forcément mal vues par tous les électorats
Dans l'électorat d'Éric Zemmour comme dans celui de Jean Luc-Mélenchon, une position pro-russe n’est pas vue comme un problème. Par anti-impérialisme, par rejet de l’Europe ou par par glorification d’une nation qui s’affiche forte et indépendante, les deux candidats assument de laisser faire le Kremlin. Une position qu’on retrouve parfois aussi à droite. Un récit qui pourrait les fragiliser si la situation venait à dégénérer. Il serait alors simple pour Emmanuel Macron de camper un rôle de défenseur de la paix contre des adversaires pro-Poutine.
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