Déclaration de politique générale : Gabriel Attal s'en est pris frontalement au RN à l'approche des élections européennes

À quatre mois des élections européennes et alors que la majorité n'a toujours pas de tête de liste, Gabriel Attal s'est attaqué au Rassemblement national lors de son discours de politique générale.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Le Premier ministre français Gabriel Attal, après la prise de parole de Marine Le Pen, le 30 janvier 2024. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

À défaut d'avoir une tête de liste pour les élections européennes, le gouvernement a pu voir le Premier ministre monter au créneau contre le RN, lors de son discours mardi 30 janvier, devant l'Assemblée nationale. Ces élections sont prévues le 9 juin et à un peu plus de quatre mois du scrutin, la liste macroniste est à 10 points derrière Jordan Bardella dans les sondages.

À la fin de sa déclaration de politique générale, Gabriel Attal est quasiment parti en campagne. Il a accusé le parti de Marine Le Pen de prôner un "Frexit déguisé", ciblant les villes RN qui ont rebaptisé des rues "rue du Brexit", en l'occurrence Beaucaire, dans le Gard. Gabriel Attal a dit aussi que "l'Europe est l'éternel bouc émissaire de ceux qui, faute de pouvoir diriger un pays, veulent détruire un continent". Le Premier ministre est même revenu à la charge après avoir écouté les discours des oppositions. Il a dénoncé "les incohérences absolues" du RN au Parlement européen, "à se demander si vos eurodéputés savent ce qu'ils votent", s'est-il inquiété. Ces mots n'ont toutefois pas impressionné le Rassemblement national : "Si c'est ça, les arguments de la campagne, on est sauvés", balaye un lieutenant de Marine Le Pen.

Mission Jordan Bardella

Gabriel Attal qui cible le Rassemblement national, ce n'est pas une surprise. La majorité présidentielle avait théorisé le duel à distance entre le Premier ministre et Jordan Bardella. La mission de Gabriel Attal c'est de "remettre en place le RN", explique un cadre Renaissance. "On ne lâchera rien au RN pendant la campagne et Attal aura un rôle essentiel pour ça", insiste un autre.

La stratégie des macronistes doit se jouer à trois niveaux : Emmanuel Macron gère les grands enjeux internationaux, le Premier ministre se dévoue à l'arène nationale, et la tête de liste à venir s'occupera du terrain et de la bataille de la mobilisation. Cette tête de liste est attendue d'ici mi-février, mais il faut d'abord compléter le gouvernement, c'est une question de jours maintenant. Ensuite il faudra bien un candidat. Emmanuel Macron rêve de convaincre l'ancien ministre Julien Denormandie, ou la nouvelle patronne du groupe Renew au Parlement européen, Valérie Hayer. Le nom de l'ancien ministre de l'Industrie, Roland Lescure, circule aussi. En tout cas, la maquette des affiches de campagne est prête, avec le slogan "Besoin d'Europe". Il manque juste la tête d'affiche.

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