Depuis son retour à l'Assemblée nationale, François Hollande cherche sa place dans l'arène politique

C'est le retour d'un mastodonte de la vie politique dans un hémicycle bouillonnant, transformé ces dernières années par la percée du Rassemblement national, et l'arrivée de nouvelles générations de députés qui ont parfois quarante ans de moins que lui. François Hollande, seul ancien président de la République à siéger à l'Assemblée nationale, en plaisante d'ailleurs en privé : "Je ne connais personne, mais tout le monde me connaît". Discret jusque-là, le socialiste corrézien tient, ces derniers jours, à se montrer présent sur les bancs des députés.

Une première apparition dans l'hémicycle

Présent en commission, François Hollande s'est exprimé pour la première fois en séance, cette semaine dans l'hémicycle, au micro. Un ancien chef de l'État qui défend une réforme prise pendant son mandat - la réforme Touraine - assis du côté des députés, ce n'est pas tous les jours. C'est une façon aussi de se montrer aux côtés de ses collègues, plutôt que sur les plateaux télévision - qu'il a enchaînés, ces dernières semaines, pour éviter de se fondre dans la masse des 577 députés. Il veut cultiver "une parole suffisamment rare pour être percutante" et garder "sa hauteur de vue", d'après son entourage.

Mais une révélation du Figaro a peut-être aussi poussé François Hollande à prendre la parole. Le journal a indiqué, dimanche 27 octobre, que le député n'avait voté qu'une seule fois depuis le début de la nouvelle législature - contre 107 votes, par exemple, pour la cheffe insoumise Mathilde Panot. Depuis cet article, on le voit corriger le tir, sur le site de l'Assemblée nationale, avec plus d'une dizaine de votes.

"Il a retrouvé une crédibilité politique"

D'après une proche, le socialiste avait beaucoup à perdre en se relançant dans les législatives. Il "a retrouvé une crédibilité politique", assure-t-elle. Alors autant ne pas la perdre d'emblée, d'autant qu'en coulisses, François Hollande soigne ses liens avec ses collègues députés. On nous dit qu'il assiste aux réunions de son groupe, tous les mardis matin, qu'il prend souvent la parole "à bon escient", d'après l'un d'eux. Il est selon lui "brillant, intelligent, il la joue collectif". Tout cela est positif, mais ce député veut rester anonyme.

En effet, dans le groupe, personne n'est dupe sur les ambitions de l'ancien président. D'accord pour dire du bien, mais pas question de participer à sa campagne. François Hollande l'assume : il "n'est pas indifférent" à l'élection présidentielle de 2027. Il cherche d'ailleurs à évincer Olivier Faure de la tête du PS qui, lui, défend l'idée d'une primaire de toute la gauche. D'où ce besoin d'équilibre pour l'ancien numéro un des socialistes : être visible à l'Assemblée sans se mettre en danger. Avec un objectif : redevenir central à gauche.