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Elections régionales : Jordan Bardella tête de liste en Ile-de-France d'un RN en quête de respectabilité

Le numéro 2 du RN mènera la liste en Ile-de-France dans un scrutin que le parti veut transformer en vitrine. Objectif : soigner l'image de la formation de Marine Le Pen avant la présidentielle.

Article rédigé par franceinfo - Hadrien Bect
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jordan Bardella (RN) à Fréjus, en septembre 2020. (VALERY HACHE / AFP)

Le Rassemblement national a quasiment bouclé son casting pour les élections régionales du mois de juin. Lundi 1er mars, c’est le numéro 2 Jordan Bardella qui annonce qu’il portera la liste en Île-de-France. Et ce scrutin, le parti de Marine Le Pen veut en faire une vitrine en vue de la présidentielle.

Côté têtes de liste, c’est presque une image d’Epinal de ce que doit être l’ouverture selon le RN. A droite, deux anciens UMP : Thierry Mariani en PACA et Jean-Paul Garraud en Occitanie, qui a été préféré au maire de Beaucaire, pourtant un historique. C’est justement le problème : "Il est trop FN et pas assez RN", résume-t-on à Nanterre, au siège du Rassemblement national. Ouverture à gauche, aussi, si l’ex-insoumis Andrea Kotarac est désigné en Auvergne Rhône-Alpes. Et puis clin d’œil aux sympathisants et cadres de Debout la France dans le Grand Est, où la liste sera conduite par le porte-parole du RN et ex-DLF Laurent Jacobelli.

"Rassurer les CSP+"

Ajoutons à cela sans doute quelques prises dans la société civile, notamment en Île-de-France, où Jordan Bardella va tenter d’aller grossir les rangs assez clairsemés d’électeurs urbains et "rassurer les CSP+", dixit un de ses proches, qui ajoute : "On ne gagnera pas 2022 sans les métropoles". Le numéro 2 du RN va donc essayer d’aller grapiller quelques points dans la région capitale, à défaut de pouvoir s’imposer. Enfin, en misant sur des programmes adaptés aux spécificités locales, ruralité par exemple en Centre-Val-de-Loire, économie dans les Hauts-de-France, le RN s’éloigne de ses propositions "tout immigration" de 2015.

Car de fait, la stratégie est différente. En 2015, les élections régionales étaient alors une rampe de lancement de la campagne présidentielle de Marine Le Pen : plus les scores étaient bons, plus cela prédisait un bon résultat en 2017. Cette fois, l’état-major du RN parle moins de scores, même si le parti est plutôt bien placé dans certaines territoires. "Le duo de tête de la présidentielle ne gagnera peut être pas de région", lâche d’ailleurs un stratège. L’enjeu en fait, c’est encore et toujours l’image en vue de l’élection présidentielle : se montrer respectable, rassurant, sérieux, tous ces mots un peu nouveaux au RN. Une dernière preuve : depuis plusieurs semaines, le parti crible soigneusement les noms des futurs candidats sur ses listes, pour éviter tout risque de dérapage.

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