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Européennes 2024 : Les Républicains craignent de disparaitre du paysage politique

Dans un an se tiendront les élections européennes, un scrutin incertain pour la droite française. Les eurodéputés LR risquent d’être balayés du parlement à Bruxelles. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot
Article rédigé par Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Eric Ciotti, le 14 mars 2023, à Paris. (ALAIN JOCARD / AFP)

Il y a un chiffre qui donne des cauchemars à droite : 5%. C’est le seuil minimum que doit faire une liste pour obtenir des sièges aux élections européennes. Un seuil que la future liste Les Républicains n’est pas sûre de réaliser en 2024. Pour rappel, les LR sont en pleine descente aux enfers électorale : 8,4% au scrutin européen 2019, 4,8% à la présidentielle 2022.... Et les tensions internes ne laissent rien présager de bon pour les futurs résultats des Républicains. 

>> Les Républicains : "Si certains ont une envie profonde de rejoindre la macronie mourante, qu'ils le fassent", lance Aurélien Pradié

"Le risque d’être sous les 5%, Eric Ciotti en a une conscience assez vive", confie l’un des vice-présidents du parti qui ajoute : "La vraie question, c'est la liste, il faut qu’elle fasse rêver". En coulisses, le sortant, François-Xavier Bellamy, semble vouloir rester tête de liste, mais qui aurait-il à ses côtés ?

Nadine Morano, courtisée par le Rassemblement National

Des visages historiques des LR à Bruxelles s’apprêtent à quitter le navire. Arnaud Danjean raconte qu’il ne se représentera pas. Agnès Evren évoque les sénatoriales à Paris, moins risquées. Et parmi ceux qui sont encore là, certains sont dragués par le Rassemblement national : c'est le cas notamment de Nadine Morano. "Je ne sais pas si elle va passer à l’acte", explique un proche de Marine Le Pen, mais Nadine Morano fait partie de ceux que Jordan Bardella appelle "les patriotes sincères de LR"

"Elle rêve d’être numéro 2 sur une liste", croit savoir l'Eurodéputé RN Thierry Mariani qui raconte comment, depuis des mois, les discussions vont bon train. Il faut savoir qu’au restaurant des eurodéputés, la table du groupe PPE (où siège la droite) n’est pas loin de la table ID (où siège l’extrême-droite). 

Un "moment de vérité" selon Pradié

Pour Les Républicains, de "droite pro-européenne", une disparition de la scène européenne, ce serait un cataclysme. Et si cette hypothèse parait de plus en plus crédible, c’est bien que l’espace politique des Républicains est de moins en moins visible. En interne, beaucoup considèrent qu’un crash aux Européennes viendrait planter les derniers clous dans le cercueil du parti. Le LR Aurélien Pradié parle d’un "moment de vérité". "Il faut un électrochoc brutal pour qu’on se réinvente", plaide le député trublion du Lot. Cet électrochoc pourrait être ce fameux seuil de 5%.

En attendant, de la Macronie au RN, on se frotte les mains. "Ça nous donne de la place", dit-on même au Rassemblement national qui s’imagine, comme en 2019, terminer en tête, devant la liste Renaissance.

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