Fin de vie : l'Assemblée nationale met la pression sur le gouvernement pour reprendre les travaux

Yaël Braun-Pivet remet le sujet de la fin de vie sur la table. La présidente de l’Assemblée souhaite que l'examen du texte, stoppé par la dissolution, reprenne avant la fin de l’année 2024.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'hémicycle de l'Assemblée nationale, à Paris, le 18 juillet 2024. (RICHARD BRUNEL / MAXPPP)

Sur la fin de vie, la présidente de l’Assemblée "ne va pas lâcher l'affaire", selon son entourage. Yaël Braun-Pivet ne s'est pas contentée de demander publiquement sur BFM la reprise des travaux au Parlement sur l'aide active à mourir. Elle a aussi abordé le sujet devant le Premier ministre à la conférence des présidents à l'Assemblée, mardi 24 septembre. Yaël Braun-Pivet a expliqué à Michel Barnier que parmi les urgences, il y a cette loi sur l'aide active à mourir. Le Premier ministre "entend" cette préoccupation, mais "demande du temps" aux députés. Yaël Braun-Pivet a donc réinsisté avant qu’il parte : "nous y tenons". Autour de la table, certains présidents de groupes ont compris que le Premier ministre n'en faisait "pas une priorité".

Michel Barnier temporise parce que les questions de suicide assisté, d’euthanasie, sont très sensibles au gouvernement, avec l'arrivée d'une aile conservatrice incarnée notamment par Bruno Retailleau. Le ministre de l'Intérieur estime qu'"être fraternel ce n'est pas donner la mort". Des élus qui ont sollicité le Premier ministre n'ont eu aucune assurance que le projet de loi serait remis sur les rails. Matignon se limite à dire que "le Premier ministre aura l'occasion de donner sa position". Il pourrait aborder le sujet dans sa déclaration de politique générale, mardi 1er octobre. En attendant, les députés mettent la pression. Le député MoDem Olivier Falorni, très engagé pour l'aide à mourir depuis des années, vient de déposer à nouveau une proposition de loi, qui reprend les travaux commencés avant la dissolution.

Des députés prêts à contourner le gouvernement

Ils sont 166 députés à avoir signé cette proposition de loi, issus de neuf groupes différents, de Yaël Braun-Pivet à l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne, en passant par les présidents des groupes PS Boris Vallaud, écologiste Cyrielle Châtelain, et insoumis Mathilde Panot. "Si le gouvernement ne veut pas avancer, l'Assemblée s'en saisira, on peut avoir une majorité sur ce sujet", assure-t-on au Palais-Bourbon. "C'est le moment de montrer que l'Assemblée est une grande fille", insiste un député.

Une ministre trouve d'ailleurs "très bien que le Parlement fasse son job", car ce "gouvernement de compromis ne peut pas mettre tous les sujets sur la table". Même si une figure de la macronie estime que "Michel Barnier serait bien inspiré de reprendre le dossier pour attirer la gauche et casser la logique des blocs". Olivier Falorni lance ce défi à Michel Barnier : "s'il veut prouver que son gouvernement est progressiste, qu'il nous laisse en débattre". Car même si le gouvernement ne soutient pas, il faudrait a minima qu'il accorde du temps aux députés, sinon l'examen de la proposition sera beaucoup plus laborieux à organiser techniquement.

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