Gestion de l'épidémie de Covid-19 : ce que l'opposition a prévu de dire à Jean Castex
Dernières consultations avant un nouveau tour de vis sanitaire. Les principaux responsables politiques ont rendez-vous dans l'après-midi avec le Premier ministre.
En sondant les chefs de partis, des présidents de groupe parlementaire pour savoir dans quel état d’esprit ils se rendent à cette réunion, un mot ressort : consensus. À droite comme à gauche, les responsables s’accordent à dire qu’ils soutiendront des mesures plus contraignantes, un confinement localisé, le week-end ou par régions.
"Nous préférons que des mesures plus fortes soient prises maintenant plutôt qu'un confinement généralisé à Noël", explique Damien Abad, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale. "S’il faut le confinement généralisé, pas d’états d’âmes", renchérit Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste.
Pour autant, chaque responsable viendra aussi avec ses propositions, ses doléances, ses messages... et le regret de n'avoir pas été entendus lors des précédentes réunions. La droite rappelera qu'elle avait plaidé pour un couvre-feu à 20h lors de la précédente réunion, pour que la mesure soit plus efficace.
Télétravail et appel à l'armée
La gauche, elle, va plaider pour que le télétravail soit imposé - partout où c’est possible. Les Insoumis proposent que les salariés aient plus de pouvoir, via leurs instances représentatives, pour contraindre les chefs d'entreprises réfractaires. Car tous à gauche considèrent les Français ne peuvent accepter de mettre de la distance sociale dans leur sphère privée alors qu’ils s’entassent dans des rames de métro ou des bus pour aller au bureau.
"Avec le couvre-feu, le gouvernement reste au milieu du gué, donc les gens ne comprennent pas", analyse Fabien Roussel. Lui compte proposer que les services de santé de l’armée soient mis à contribution. Et que collèges, lycées et universités ferment, avec des cours donnés en visioconférence.
En face, le gouvernement n'annoncera pas grand-chose, a priori. En grande partie parce que les décisions seront prises mercredi matin en Conseil de défense, donc après la réunion avec les forces politiques. Lors des précédents rendez-vous sous ce même format, le gouvernement n’en avait pas dit davantage sur ses intentions, ce qui est unaniment regretté.
Agenda politique bousculé
"Si les décisions étaient prises de manière collective, les mesures seraient plus facilement acceptées des Français", résume un élu. Un absent de taille autour de la table : Christophe Castaner, chef des députés d’En Marche, testé positif au Covid-19. Ses équipes assurent qu’il assistera aux réunions du jour en visioconférence.
En attendant, c'est tout l'agenda politique qui est remanié par cette deuxième vague. A commencer par celui d’Emmanuel Macron, qui devait être au Creusot, en Saône-et-Loire aujourd’hui, pour parler du nucléaire. Déplacement reporté. Le Covid-19 qui bouscule aussi les débats parlementaires autour du plan de relance. Hier, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et celui des Comptes publics Olivier Dussopt ont dû quitter précipitamment l'hémicycle pour une "réunion montée de manière un peu urgente avec le Premier ministre". L'aveu en creux que les événements se précipitent.
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