"Il finira ministre de l'Intérieur avant la fin du quinquennat" : les ambitions de Laurent Nuñez, préfet de police au profil politique

Sous sa casquette de préfet de police de Paris, les ambitions secrètes de Laurent Nuñez… que certains voient revenir au gouvernement. Des affrontements, des blessés : les manifestations du 1er-Mai à Paris étaient aussi un test pour Laurent Nuñez, malgré son obsession : éviter la casse. Au prix de polémiques autour de la Brav-M ou de l'utilisation des drones. "Laurent Nuñez, c'est un mec bien… avec lui, tout est carré !" ose un ministre, qui tente un pronostic : "Il finira ministre de l'Intérieur avant la fin du quinquennat".

Laurent Nuñez a-t-il encore des ambitions politiques ? Officiellement, c'est difficile. Mais il ne cache pas sa nostalgie à l'évocation de son passage au gouvernement en tant que secrétaire d'Etat auprès de Christophe Castaner, alors ministre de l'Intérieur. La mission a duré moins de deux ans, mais elle lui a plu. "Ce qui m'intéresse, c'est d'être utile au président", répète-t-il en privé, lui qui a été nommé par Emmanuel Macron au poste de directeur général de la Sécurité intérieure en juin 2017, alors même que les deux hommes ne se connaissaient pas. Depuis, l'entourage du chef de l'État estime qu'ils sont devenus "très proches". Emmanuel Macron avait même pensé à Laurent Nuñez pour être son candidat à Marseille lors des dernières municipales.

Des réseaux politiques

Son autre mission du moment, c'est d'être le grand organisateur de la sécurité des Jeux Olympiques de Paris. Et donc "le 'vrai' maire de Paris", dixit un ténor de la Macronie. À la PP – c'est le surnom de la préfecture de police – il a autorité sur environ 40 000 fonctionnaires, l'un des postes les plus prestigieux de la République. Un des plus exposés aussi. Nommé juste après le fiasco de la finale de Ligue des champions 2022 au Stade de France, Laurent Nuñez travaille sur les plans pour sécuriser la cérémonie d'ouverture des JO : un défilé d'athlètes en bateau sur la Seine devant des milliers de personnes.

D'où la nécessité pour lui d'entretenir ses réseaux politiques. Laurent Nuñez échange tous les jours au téléphone avec son ministre de tutelle, Gérald Darmanin, qu'il dépeint comme "l'homme fort du gouvernement". Le préfet de police tutoie la maire de Paris Anne Hidalgo, il a reçu un surprenant message de félicitations du député insoumis Eric Coquerel à sa nomination. Même les leaders syndicaux estiment que c'est "facile" de travailler avec celui qui valide les parcours de manifestations. Laurent Nuñez se définit lui-même comme un profil "hybride" : politique, donc, et expert de la sécurité. Et il ne se prive pas de rappeler qu'il n'aura "que" 63 ans à la fin du quinquennat.