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Le brief politique. Primaire de la gauche : Valls attaqué, Hamon et de Rugy se révèlent lors du deuxième débat

Anne-Laure Dagnet et Louise Bodet, journalistes du service politique de franceinfo, distribuent les bons et les mauvais points du deuxième débat de la primaire de la gauche de dimanche.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Dagnet, Louise Bodet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Deuxième débat télévisé de la primaire de gauche, le 15 janvier 2017, sur i-Télé, BFMTV et RMC (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Enfin du vrai débat dans la primaire de la gauche. Les sept candidats se sont affrontés dimanche 15 janvier pour la deuxième fois. Moins corsetés, moins scolaires que lors du premier débat, ils se sont opposés, voire affrontés.

Attaqué, énergique : 13/20 pour Manuel Valls

L'ex-Premier ministre a essuyé les tirs croisés de ses adversaires... et s’en est plutôt bien tiré. Mitraillé de tous les côtés par Benoît Hamon, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg et François de Rugy... À chaque fois, il a tenu tête. "J'assume, je suis fier d’avoir gouverné", a-t-il déclaré.

Mais à force de défendre son bilan, Manuel Valls n’en dit pas plus sur son projet. Comme lors du premier débat, il a mis en avant son expérience. Élément nouveau : il a souligné son énergie et son envie. Voilà qui renvoie à l’image d'un certain Emmanuel Macron... et ce n'est sans doute pas un hasard.

Fûté, argumenté : 15/20 pour Benoît Hamon

Benoît Hamon se méfie des "hommes providentiels". Le "p'tit Ben", comme l'appelait autrefois Martine Aubry, a bien grandi et donne des leçons de maturité. Il a encore occupé tout l’espace. Visa humanitaire pour les migrants, 49.3 citoyen, légalisation du cannabis, énergies renouvelables... Benoît Hamon a des idées et ce sont elles qui ont fait débat.

Le député des Yvelines a déroulé ses arguments sans agressivité. Tout est soigneusement argumenté. Benoît Hamon s'affirme comme un bon mélange entre gauche utopique et gauche réaliste. Fûté, il a bien identifié la cible de cette primaire : ce sont les électeurs de gauche !

À l'offensive : 11/20 pour Vincent Peillon

Il a beaucoup œuvré au dynamisme du débat : trop professoral lors du premier affrontement, Vincent Peillon a lâché ses coups. Il a pointé le désaccord profond avec Manuel Valls au sujet de l’accueil des migrants. Il a mis le doigt sur le côté clivant de l'ancien Premier ministre.

Vincent Peillon s’est aussi payé la tête de ses petits camarades Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, "ceux qui ont cassé des portes tout en restant plus longtemps que moi au gouvernement". Lui se pose toujours en homme du rassemblement. Mais à part cette déclaration d’intention, on n'en sait pas beaucoup plus sur son projet.

Sérieux, habile : 14/20 pour Arnaud Montebourg

De la prestation d'Arnaud Montebourg, on retient sa passe d'arme avec Laurence Ferrari, la journaliste d'I-Télé au sujet de Vincent Bolloré. Son attaque contre les puissants a marqué les esprits.

Le reste du temps, Arnaud Montebourg s'est montré sérieux, ferme, volontaire... mais pas flamboyant, voire un peu éteint. Sur le fond, l'ancien ministre de l'Économie est très habile. Il place ses marqueurs : l’indépendance de la France, la lutte des petits contre les puissants... Quand on parle d’école, il répond aux enseignants. Il arrive même à se faire passer pour un écolo. Chapeau !

Très convaincant : 17/20 pour François de Rugy

Très offensif sur les sujets relatifs à l'écologie, François de Rugy tire son épingle du jeu. Sur le nucléaire, l'ex-Europe Écologie les Verts pourfend cette fausse idée selon laquelle nos centrales assureraient l'indépendance énergétique de la France. 

Calme, posé, très clair, très concret... et du coup convaincant. Il s'est également distingué sur propositions sur l’Europe, les migrants et l’éducation. François de Rugy est LA révélation de cette primaire. Il a désormais toute sa place dans la compétition.

Dissipé : 5/20 pour Jean-Luc Bennahmias

Comme lors du premier débat, Jean-Luc Bennahmias a fait le show. Vibrionnant, agaçant parfois, marrant assurément. Il se voit en "président naturel" et est assurément "nature", quand il avoue s'être adonné aux délices du cannabis, sans même qu'on lui ait posé la question.

Mais sur l’ensemble du débat, le centriste écolo s'est montré beaucoup moins drôle que la première fois. Il doit réclamer la parole pour se faire entendre. À force de faire le pitre, Jean-Luc Bennahmias perd en crédibilité... comme un élève dissipé qui veut quand même passer au tableau.

Inexistante : 3/20 pour Sylvia Pinel

On serait bien en peine de citer une seule proposition de Sylvia Pinel à l'issue des deux débats... Rien ne ressort. La présidente du Parti radical de gauche n'a pas existé.

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