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Le brief politique. Primaire de la gauche : Valls, Montebourg et Hamon au dessus du lot dans le premier débat

Anne-Laure Dagnet et Julie-Marie Leconte, journalistes du service politique de franceinfo, distribuent les bons et les mauvais points du premier débat de la primaire de la gauche de jeudi soir.

Radio France
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Le premier débat de la primaire de la gauche sur TF1, le 12 janvier 2017 (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Courtois, un peu aride, pas franchement spectaculaire... Le premier débat de la primaire de la gauche jeudi 12 janvier n'a pas tout à fait évité l'écueil de ressembler à un congré du Parti socialiste, où l'on discute entre soi de l'épaisseur du trait qui démarque tel et tel courant. Parmi les rares vrais moments de confrontation, la passe d'arme sur la loi Travail a une nouvelle fois révélé la fracture du camp socialiste.

Sûr de lui, sourire forcé : 15/20 pour Manuel Valls

L'ancien Premier ministre a tenu bon. Il assume totalement son bilan. La loi Travail, le CICE, le 49.3, la déchéance de nationalité... Il en est même fier. Manuel Valls n'a pas perdu son calme et ne s'est pas montré méprisant. "Ici je n’ai pas d’adversaires, pas d’ennemis", a-t-il lancé. 

Le favori des sondages a fait un beau sourire quand ses concurrents ont reconnu les efforts du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme. Le sourire était parfois un peu joué. Mais à l’arrivée, Manuel Valls laisse l’impression d’un candidat sûr de lui. Comme prévu, il a sorti la carte de l’homme d’expérience. Problème : il a passé plus de temps à répondre aux critiques en tant qu’ancien Premier ministre qu’à développer son projet de candidat.

Solide, sans envolée lyrique : 15/20 pour Arnaud Montebourg

Arnaud Montebourg joue la rupture totale. Il est celui qui veut parler à la "France qui travaille", celle des ouvriers de Florange ou de l’usine Smart en Moselle. Arnaud Montebourg a tenu ce rôle de bout en bout avec une belle assurance. 

Il a déroulé son programme, notamment cette mesure phare qu’il essaye d’imposer : la baisse de CSG pour les petits salaires. Le tout en rappelant ses combats, son expérience et sans se perdre dans les envolées lyriques dont il a pourtant le secret. 

Intelligent, attaqué : 14/20 pour Benoît Hamon

La question du revenu universel a occupé quasiment vingt minutes de débat. C'est l'idée forte de Benoît Hamon, qui a réussi à donner le tempo de ce débat. Très habile, le candidat a répliqué aux accusations de "farniente" de Manuel Valls en rappelant les critiques qu’avait subies à l’époque son père en politique, Michel Rocard, au sujet du RMI. 

Benoît Hamon a fait un bon match avec Arnaud Montebourg. À la défense des travailleurs et des petits revenus, il a soigneusement évité de glisser dans les règlements de compte et la polémique avec Manuel Valls. Malgré un manque d'assurance et un côté "homme d'État", il est celui qui a le mieux défendu son projet.

Ses camarades n'ont pas hésité à l'attaquer. Manque de réalisme, infaisabilité, incompatibilité philosophique... Imposer le thème d'un débat, c'est bien. Mais Benoît Hamon s'est retrouvé sous le feu des critiques.

Sec, sûr de lui : 11/20 pour Vincent Peillon

Tout le monde en a pris pour son grade avec le professeur Peillon : Benoît Hamon sur le financement de son revenu universel, Manuel Valls "sectaire et brutal" avec son 49.3... Le ton était un peu sec, professoral. Pourtant, Vincent Peillon a affirmé vouloir tourner la page des divisions. À l’arrivée, on ne retient pas de mesure phare. Légèrement ennuyeux, Vincent Peillon a l'avantage de l’aisance et de l’assurance.

Raisonnable : 8/20 pour François de Rugy

Parmi les "petits candidats", il est celui qui qui tire son épingle du jeu. Très clair, assez éloquent, François de Rugy a joué le garçon raisonnable en rappelant que les mesures proposées par ses concurrents avaient un coût. Problème : il n’a pas parlé d’écologie. Dommage pour un candidat "vert".

Mal à l'aise : 5/20 pour Sylvia Pinel

La seule femme de ce débat, Sylvia Pinel, était mal à l’aise. Le costume de candidate à l'élection présidentielle semblait trop grand pour elle. Pas de proposition marquante, des hésitations... Peut et doit mieux faire !

Trop décontracté : 7/20 pour Jean-Luc Bennahmias

Pour lui aussi, le costume de candidat à l'élection présidentielle semblait trop grand. Mais Jean-Luc Bennahmias assume et en rigole. Très décontracté, le centriste écologiste a fait le show. Il a même réussi à faire sourire tout le monde dans ses démonstrations à l’emporte-pièce. Tout cela manque toutefois de sérieux...

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