Les Républicains: léger vent de panique pour la droite qui se cherche un chef
Qui pour succéder à Christian Jacob qui a quitté la présidence du parti Les Républicains le 1er juillet ? Annie Genevard assure pour l’heure l’interim mais début décembre, Les LR devront se choisir un nouveau président. Jusqu’ici, peu de candidats sont déclarés.
À l’heure où les Républicains se cherchent un chef pour succéder à Christian Jacob, qui a quitté la présidence le 1er juillet, Éric Ciotti apparaît comme le candidat qui a le plus de chance de l’emporter. Toutefois, le nom de Bruno Retailleau circule de plus en plus.
Pour beaucoup à droite, le sénateur vendéen est effectivement vu comme un espoir mais officiellement, il hésite. Proche de François Fillon, Bruno Retailleau est déjà président du groupe Les Républicains au Sénat, plus quelques autres casquettes, et manifestement, ça semblait lui suffire. Mais ça, c’était avant. Avant quoi ? Avant qu’un léger vent de panique ne souffle sur les LR.
Ces derniers mois, le parti a déjà connu une déroute à la présidentielle. Affaiblie à l’Assemblée, elle est désormais coincée entre les Macronistes et l’extrême-droite. De plus, elle n’a pas de leader naturel. Et cerise sur le gâteau : le duel le plus probable pour la présidence du parti se déroulera entre Éric Ciotti et Aurélien Pradié (qui devrait s’annoncer prochainement). Un duel qui fait frémir les cadres LR. C’est dans ce contexte que Bruno Retailleau pourrait se lancer dans la course.
Retailleau en homme providentiel ?
Quel est le problème du duel Ciotti - Pradié ? Pour schématiser : Ciotti incarne une droite dure, Pradié, une droite sociale, deux lignes trop lointaines pour permettre un rassemblement. "Ce duel va diviser et rétrécir le parti", confiait un membre de l’état-major LR qui redoute l’explosion de ce qui reste de la droite. D’où l’idée d’une personnalité respectée. Ils sont un certain nombre à avoir sollicité Bruno Retailleau qui explique ne pas se résoudre à ce spectacle. "Ce duel, je ne le sens pas", exprime-t-il souvent en privé, se rapprochant chaque jour un peu plus, d’une candidature.
"Si Retailleau y va, il bénéficiera d’un vote ‘tout sauf Ciotti’", pronostique un élu. Il rassurerait la direction du parti et les sénateurs LR qui craignent de ne pas être réélus si c’est la ligne Ciotti qui gagne. Mais quid des militants ? On rappelle qu’Éric Ciotti, beaucoup plus radical, est arrivé premier à la primaire LR. Il a par ailleurs déjà annoncé son soutien à Laurent Wauquiez pour 2027. La radicalité peut-elle l’emporter sur la rigueur ? Rien ne dit qu’à la fin, Bruno Retailleau, le sénateur sérieux et bosseur, ne sera pas balayé par des positions clivantes d’Éric Ciotti. A droite, le feuilleton ne fait que commencer.
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