Loin des consultations à l'Élysée, Jean-Luc Mélenchon fait campagne pour "faire partir monsieur Macron"

Le leader insoumis, qui appelle ses alliés du Nouveau Front populaire à revenir "à la raison et à la maison", veut prprovoquer une présidenteille anticipée.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Jean-Luc Mélenchon sur un balcon de l'Assemblée nationale le jour du vote de la motion de censure le mercredi 4 décembre 2024. (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Qu'importe pour lui qu'il n'y ait plus de Premier ministre, de budget, à deux semaines de Noël, que le reste de la classe politique cherche des compromis pour sortir de la crise, notamment lors d'une consultation d'Emmanuel Macron à l'Élysée, mardi 10 décembre. Pour le chef insoumis, la seule solution reste une présidentielle anticipée. "Nous allons faire partir monsieur Macron, et il s'en ira ou bien parce qu'il aura compris qu'il y va de sa dignité et de sa responsabilité dans l'histoire du peuple français, ou bien parce que le vote l'y obligera", a lancé lors d'un meeting à Redon (Ile-et-Vilaine), lundi 9 décembre, Jean-Luc Mélenchon, qui fait allusion à la destitution qu'il soutient. Sur scène, le chef insoumis a précisé qu'il n'avait pas "l'intention obsessionnelle" de se présenter à la présidentielle. Difficile à croire quand il confie juste après à quelques journalistes sur place : "Il faut se préparer et agir vite".

"On est en campagne perpétuelle"

Pour beaucoup à gauche, il trépigne et serait pressé par le temps. Précipiter l'élection présidentielle lui ferait gagner deux ans qui, en politique, feraient toute la différence, quand on en a 73. Le tribun a du mal à se remettre de sa troisième défaite en 2022. D'où son agitation et sa préparation, avec côté pile, la stratégie. Pas question d'être constructif avec les macronistes. "Il pratique la politique du noyau dur, analyse un député socialiste, il ne cherche pas à élargir, il solidifie sa base".

Il capitalise donc sur la détestation d'Emmanuel Macron dans une partie de l'électorat, la grande théorie de Jean-Luc Mélenchon étant de cliver avant de se présenter comme le vote utile à gauche. D'autant que son appel à la démission infuse, en témoigne selon lui de la sortie du maire LR de Meaux Jean-François Copé sur franceinfo. Sur le terrain, son parti LFI est déjà en campagne. "On est en porte à porte tout le temps, assure à franceinfo l'un de ses proches, on est comme un hamster dans sa roue, en campagne perpétuelle".

Le reste de la gauche observe, sans faire grand chose. "La bête est forte, Jean-Luc Mélenchon sait que c'est une bête de campagne, c'est du niveau de Sarko, de Mitterrand, des mecs comme ça", appuie un poids lourd du Parti socialiste. Au PS, chez les verts ou les communistes, beaucoup admettent qu'il n'y a que lui qui est prêt aujourd'hui en cas d'élection demain. Et même si Emmanuel Macron répète qu'il n'a aucune intention de démissionner, ils savent qu'ils n'ont rien à présenter en face de l'insoumis. L'idée d'une candidature commune avance, mais ne se structure pas. Jean-Luc Mélenchon a un boulevard, mais face à lui, le RN l'emporterait à coup sûr d'après nombreuses personnalités de gauche. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.