Paris 2024 : pour quelles raisons Emmanuel Macron tranche en faveur du non-déplacement des bouquinistes ?

À six mois des Jeux olympiques de Paris, le chef de l'État renonce à déplacer les emblématiques boîtes vertes des bouquinistes des quais de Seine.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les bouquinistes des quais de Seine pourront finalement rester à annoncé l'Élysée le 13 février. (PH LAVIEILLE / MAXPPP)

Après des mois de bras de fer entre les bouquinistes et la préfecture de police, l'Élysée tranche, mardi 13 février, aucune de ces petites librairies à ciel ouvert ne sera "déplacée pour la cérémonie d'ouverture", faute de consensus. Le chef de l'État demande à ce que "le dispositif de sécurité soit adapté en conséquence". Une source nous précise malgré tout que la dernière jauge de 220 000 participants sur les quais-hauts tient toujours.

Cependant, des élus parisiens s'étonnent que le chef de l'État semble dédire son préfet de police, qui lui pousse pour démonter la moitié des boîtes pour des raisons de sécurité. Emmanuel Macron défend certes depuis le début les bouquinistes, en lice pour une reconnaissance au patrimoine mondial de l'Unesco. Il était même allé à leur rencontre lors d'une mise en scène d'une balade improvisée sur les quais, mais ça n'a pas empêché la préfecture d'avancer sur son protocole. Alors au moment où l'ambition de la cérémonie est revue à la baisse, le président peut, d'après l'un de ces élus, vouloir éviter de se mettre toute la corporation à dos, très puissante dans la capitale.

Une décision stratégique en vue des municipales

Les élections de 2026 expliqueraient selon certains pourquoi le président s'empare d'un sujet finalement assez local et culturel. Ce n'est pas sans rappeler la candidature, aux municipales de sa ministre de la Culture, Rachida Dati, qui avait fait du sort des bouquinistes un cheval de bataille, lorsqu'elle était à la tête de l'opposition. Avant de tweeter, la ministre s'en est réjouie presque instantanément dans la boucle de messages privés de la droite parisienne. "Ça fera partie de son bilan au ministère", pense l'un de ses proches.

Le chef de l'État avance donc ses pions, c'est en tout cas la thèse d'un conseiller de l'exécutif. En témoigne d'après lui, cette dernière vague de remaniement avec des ministres délégués, qui peuvent devenir de futurs candidats macronistes aux municipales. "Sabrina Agresti-Roubache à Marseille, Patrice Vergriete à Dunkerque, Sarah El-Haïry à Nantes et Rachida Dati à Paris", voilà un beau réseau d'élus locaux dont Emmanuel Macron aura bien besoin pour pouvoir pousser un éventuel héritier l'année d'après, en 2027.

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