Pour quelles raisons la nomination du nouveau Premier ministre prend plus de temps que prévu ?

La nomination du nouveau Premier ministre, doit sauf nouveau rebondissement, être annoncée vendredi dans la matinée. Elle était pourtant espérée pour la veille au soir. Si la date se précise, rien ne fuite en revanche sur l'identité du futur locataire de Matignon.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron après la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris, le 11 décembre 2024. (CHRISTOPHE PETIT TESSON / MAXPPP)

Nombreux étaient les observateurs à s'attendre à une annonce du président de la République dès son retour de Pologne jeudi 12 décembre, après sa décision d'écourter son séjour, au point de scruter le parcours de son avion pour savoir à quel moment il allait atterrir à Paris. Mais à l'arrivée d'Emmanuel Macron, peu avant 20 heures, l’Élysée a annoncé que la nomination serait reportée à vendredi matin. Forcément, lorsque cela prend plus de temps que prévu, c’est très certainement parce que le choix du président de la République n’est pas arrêté, ou du moins, ne l’était pas jeudi soir.

Si l'annonce n'a pas été faite dans la soirée, c'est pour permettre au président de la République de "conclure ses consultations", dit son entourage à franceinfo. Une explication assez floue. Le chef de l’État a visiblement passé quelques coups de fil, y compris dans l’avion du retour de Pologne, pour refaire le point sur les positions des uns et des autres, notamment celles de ses partenaires. Une façon de s’assurer qu’il ne perdra aucun des siens en faisant tel ou tel choix.

Si l’Élysée parle d’une annonce vendredi matin, c’est que le président aura à ce moment-là tranché. Pourtant, un conseiller parlementaire assure à franceinfo que même les proches du chef de l’État n’en savent rien. Sur les noms, rien ne fuite.

Une personnalité capable d'éviter la censure

Quant à une éventuelle nomination de François Bayrou à Matignon, on entend tout et son contraire dans les entourages des uns et des autres. Certains pensent que l’allié MoDem du président reste "le plus grand dénominateur commun", la piste la plus solide, et le plus à même de trouver un accord de non-censure allant de la gauche à la droite. D’autres, au contraire, estiment que si c’était lui, l’annonce aurait déjà été faite. "S’il ne le nomme pas, ça va secouer sévère", menace un député MoDem. Un autre nom prend du poids, celui de l’ancien ministre de l’Industrie, Roland Lescure, malgré les critiques de certains macronistes.

Au sein des autres partis, il y a beaucoup d’agacement. "Ça devient un sketch", souffle un pilier du MoDem. Un poids lourd du PS juge l’épisode "lamentable" et parle d’un président "d’un grand cynisme, et de plus en plus impuissant". Cependant, si l’on prend un peu de recul, rappelons qu’il avait fallu 51 jours à Emmanuel Macron pour nommer Michel Barnier. Là, si l’annonce est effectivement faite vendredi matin matin, cela ne fera que neuf jours.

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