Pouvoir d'achat, retraite, santé... Le gouvernement tente de chouchouter les 50-65 ans
Dans un contexte d’inflation, le gouvernement tente de garder un œil particulièrement attentif sur l’opinion. Une partie de la population est plus directement sous surveillance : les 50/65 ans.
La prochaine fois que vous écouterez Olivier Veran, le porte-parole du gouvernement, tendez l’oreille. Vous verrez que de temps en temps, il cite ces familles avec "deux enfants, deux ados, deux grands enfants". Un cliché qui pointe directement vers une population : celle des 50-65 ans. Des Français qui, contrairement aux jeunes ou aux personnes âgées, font rarement parler d’eux.
Mais les choses sont peut-être en train de bouger. Ce sont des signaux faibles mais depuis quelque temps, les conseillers "opinion" de l’exécutif font remonter des tendances qui commencent à alarmer. "Avant, cette population était en dehors des radars, aujourd’hui, elle a basculé dans l’inquiétude", résume un directeur de cabinet. En croisant de très nombreuses études, il apparaît que cette population va en effet moins bien que les autres. Un sondeur confirme et dresse une liste : "Difficultés de fin de carrière, début des problèmes de santé, soutien des enfants en ayant à gérer leurs propres parents âgés, crainte sur les revenus à la retraite", etc. Des sujets très personnels, voire intimes, mais qui peuvent facilement devenir des sujets politiques.
Le gouvernement s'interroge sur les solutions à apporter aux 50-65 ans
La difficulté, c'est que contrairement aux soutiens pour les jeunes ou pour les retraités qui sont assez faciles à cibler, il n’y a pas de mesures politiques spécifiques pour les 50-65 ans, alors qu’ils sont au cœur des problèmes. Ce sont eux qui feront les courses de Noël, les cadeaux, les repas de fêtes. Ce sont eux aussi qui vont observer avec inquiétude une future réforme des retraites qu’ils rejettent massivement.
Au sommet de l’Etat on craint qu’une étincelle, un fait politique ou un simple fait divers puissent faire passer cette inquiétude en colère. La solution trouvée pour le moment, c’est la considération. C’est pour cela que le porte-parole du gouvernement illustre ses propos de situations qui parlent à cette tranche d’âge. Une manière de leur dire que l’Etat ne les oublie pas. C'est évidemment une solution fragile mais le gouvernement n’a pas d’alternatives réellement satisfaisantes à leur offrir. Le risque, c’est que ces Français se sentent oubliés, qu’ils se sentent loin des réformes et des décisions, et qu'in fine ils se détournent de la politique et des urnes.
Un petit détail qui a son importance : Emmanuel Macron est le candidat qui est arrivé en tête chez les 50-65 ans à la dernière présidentielle. C’est aussi la raison pour laquelle la macronie ne veut pas les perdre de vue.
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