Présidentielle 2022 : à gauche, la guerre en Ukraine est l’occasion de s’en prendre à Jean-Luc Mélenchon
Anne Hidalgo et Yannick Jadot ne sont pas tendres avec le leader de la France insoumise, lui reprochant sa "complaisance vis-à-vis de Poutine".
C’est un peu l’histoire dans l’histoire, façon matriochkas, ces poupées qui s'emboîtent. Les critiques qui pleuvent, plus particulièrement à gauche, sur Jean-Luc Mélenchon, accusé d’indulgence à l’égard de la Russie, voire de complaisance. Depuis ce week-end, Yannick Jadot et Anne Hidalgo n’ont pas de mots assez durs à l’égard de celui qui fait la course en tête dans les sondages à gauche. La maire de Paris dénonce son "discours antieuropéen prétendument de gauche", l’assimile à Eric Zemmour ou Marine Le Pen, qui "se font les complices des nationalistes agressifs et impérialistes." Avant de poursuivre : "La gauche n’est jamais du côté des dictateurs."
Quid de Yannick Jadot ?
Ça fait quelques jours que Yannick Jadot tournait autour de ces mêmes reproches. Avant l’offensive russe, il soutenait, par exemple, que Jean-Luc Mélenchon était "prêt à sacrifier l’Ukraine et les Ukrainiens dans un délire anti-américain". Depuis, il y a eu l’invasion de l’Ukraine, et l’interview de Jean-Luc Mélenchon sur franceinfo, vendredi matin, durant laquelle l’Insoumis a raillé l’idée de Jadot de faire parvenir des armes à Kiev. Les écologistes ne sont "jamais en retard d’une bêtise" pour Jean-Luc Mélenchon. Réponse du berger à la bergère : “Mélenchon n’est jamais en retard d’une complaisance vis-à-vis de Poutine." Les deux camps se livrent depuis à une bataille féroce par médias et réseaux sociaux interposés, qui enterre définitivement l’idée de candidature commune, pour ceux qui y croyaient encore. Renfort de taille, côté Jean-Luc Mélenchon : Ségolène Royal, ex-candidate à la présidentielle, qui juge consternants "les candidats écolo et PS" qui cherchent à le “disqualifier de façon mensongère.”
Derrière les divergences sur le fond, il y a aussi un peu de calcul politique
Beaucoup de calculs politiques se cachent aussi : dans les critiques des uns et des autres, il y a aussi, et c’est le jeu des campagnes électorales, un peu de caricature de Jean-Luc Mélenchon. Ce que l’Insoumis qualifie, agacé, de petite "politicaillerie". Dès le début de la crise, une partie de la gauche voyait dans le regain de tension à l’Est l’opportunité d’accrocher Mélenchon sur son programme international, perçu comme son point faible, pour l’empêcher de "tuer le match" comme on dit, de grappiller trop de points dans les sondages qui le mettraient hors d’atteinte de ses rivaux. "Tant que Mélenchon ne monte pas à 13-15, le match reste encore ouvert”, confidence d’un cadre écologiste à nos confrères de L’Opinion.
Le meeting du jour
Celui qui n’aura pas lieu. Samedi était prévue la première réunion publique du candidat Emmanuel Macron. Le Parc Chanot à Marseille avait été loué par La République En Marche. Meeting annulé, car "personne n'imagine une expression de ferveur samedi en raison du contexte international" selon une explication apportée par le parti.
Le renoncement du jour
C'est celui d'Antoine Wachter: "Mon parcours dans cette élection présidentielle s'arrête là", écrit l’ex-candidat des Verts à la présidentielle de 1988, actuel co-président du Mouvement Écologiste Indépendant. Il n’avait recueilli que quatre parrainages, sur les 500 requis par le Conseil constitutionnel.
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