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Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et l'hypothèse du "trou d'air" dans les sondages

Les adversaires d’Emmanuel Macron sont pressés de le voir déclarer sa candidature. Notamment parce qu’ils s’attendent à ce qu’il baisse mécaniquement dans les sondages.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron, le 10 février 2022, à Belfort. (JEAN-FRANCOIS BADIAS / POOL)

Pour l’instant, les courbes sont globalement atones. Et chacun a son idée sur le pourquoi : campagne présidentielle anesthésiée par le contexte sanitaire en janvier, absence de clarté sur le casting de départ – ça c’est pour la gauche – et des électeurs qui s’intéressent de plus en plus tard à la présidentielle... En revanche, un point met tout le monde d’accord : l’entrée en campagne du président de la République, Emmanuel Macron, se traduira par la perte de quelques points dans les enquêtes d’opinion. C’est un espoir auquel se raccrochent les oppositions, c’est aussi un risque identifié par la Macronie.

La statistique est formelle : il est courant qu’un sortant dévisse un peu en entrant en campagne. Car une fois candidat, explique un proche de Christiane Taubira, il "est mis au même niveau que les autres". C’est pour cela, selon le même, qu’Emmanuel Macron retarde sa déclaration.

Une fois candidat, les attaques des concurrents vont aussi redoubler de véhémence. Chez Anne Hidalgo, on s’attend à ce qu’il "fasse une campagne à droite, il faudra donc aller décrocher, dixit un stratège, les 35% d’électeurs de gauche qui sont encore chez lui". La droite va tenter la même chose de l’autre côté du spectre, la direction de campagne de Valérie Pécresse a théorisé l’idée que "si elle progresse, il faut que ce soit au détriment de Macron".

"Il ne faudra pas en faire un drame"

Et l’on se prend à espérer, du côté de Valérie Pécresse... "S’il perd trois points en entrant en campagne, il y aura des mauvais papiers dans la presse", anticipe un soutien. Et il y aura peut-être une fenêtre de tir pour raconter une autre histoire, sur une présidentielle pas jouée d’avance, sur un sortant qui peut être sorti, selon l’expression consacrée. 

Sauf que le risque est aussi bien identifié chez Emmanuel Macron... "On ne peut pas exclure le trou d’air", confie un ministre influent. Un protocole est quasiment mis en place pour ne pas amplifier ce décrochage. "Il ne faudra pas en faire un drame, il faut s’y préparer intellectuellement pour ne pas paniquer, pour ne pas se laisser impressionner et vous dire : 'oh là là ! tout s’effrite'." C’est ainsi que cette hypothèse du "trou d’air" est relayée y compris par les supporters d’Emmanuel Macron. Pour la banaliser, et que ce ne soit pas un événement de campagne lorsque cela arrivera.

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