Présidentielle 2022 : pour Christiane Taubira, le plus dur commence
Investie par la Primaire populaire, Christiane Taubira a 68 jours pour tuer le match à gauche. Mais ses adversaires comptent bien faire dérailler sa candidature.
Au lendemain de sa victoire à la Primaire populaire, pour Christiane Taubira, le plus dur commence.
Étape 1, depuis dimanche : pointer son absence de projet, et en lui faisant porter le chapeau de la division. C’est “une candidature de plus”, c’est ce que répètent écologistes, insoumis, communistes et socialistes. L’objectif, explique un sénateur, c’est de “mettre fin à l’état de grâce”. Certains ne se privent pas, au PS et chez les écologistes, de rappeler que lorsqu’elle était ministre de la Justice, plusieurs de ses collaborateurs avaient démissionné.
"Le rapport à l’humain, ça va être son problème” prédit un élu, quand un autre la taxe de “diva qui n’a plus l’habitude d’être contredite ou bousculée.” Il y a cette tentation à gauche d’aller sur ce terrain pour provoquer la sortie de route.
Hidalgo accélère
En parallèle, Anne Hidalgo accélère, pour prendre de l’avance dès les premiers tours de piste. Le meilleur moyen de le faire ? Les parrainages. Les premiers sont arrivés au Conseil constitutionnel, assure un membre de son équipe. Anne Hidalgo veut être la première à gauche à atteindre les 500. "A partir de là, elle est inarrêtable". Surtout qu’autour de Christiane Taubira, on confie en être loin pour l’instant. Son équipe parle de 150 à 200 parrainages à ce stade.
Stratégies différentes pour Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon. Le premier ne veut plus parler de Christiane Taubira - "pas mon problème" répond-il -, et compte se démarquer par le projet. "On doit rester dans notre couloir, identifié, de l'écologie" plaide un stratège.
Le SMS de Mélenchon
Quant au candidat Insoumis, qui a tôt pris ses distances avec la Primaire populaire, il a refusé de prendre Christiane Taubira au téléphone ce lundi, et a rendu public le SMS qu’il lui a adressé.
“Je mets un préalable à une nouvelle occasion de bavarder, écrit-il, l’arrêt immédiat des appels à bloquer les parrainages, qui vise à empêcher de force ma candidature.” Le candidat Insoumis soupçonne les organisateurs de la primaire populaire d’appeler les élus pour le priver de signatures.
La situation n'étant pas assez compliquée comme cela, François Hollande a décidé d'y aller lui aussi de son commentaire sur la primaire populaire, lundi soir devant les étudiants de Sciences Po Paris.
« Une note n’est pas un vote. Au delà du nombre de participants, la primaire populaire ne change rien, il y a toujours autant de candidats et pas de ligne politique. Qu’est ce qu’on veut faire, qu’est ce qu’on porte ! » (2/2) pic.twitter.com/AtuTPFMd3H
— Sybil Gerbaud (@SybilGerbaud) January 31, 2022
“Une note n’est pas un vote”, a expliqué l’ancien président de la République, elle ne crée pas de dynamique. Et de conclure : “C’est pour ça que cette primaire populaire ne change rien.”
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