Présidentielle de 2027 : face à la concurrence, Édouard Philippe mise sur les européennes pour progresser

Édouard Philippe prépare sa candidature à la présidentielle de 2027. L'ancien Premier ministre mise sur les élus et un maillage très fin du territoire.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'ancien Premier ministre, maire du Havre et chef du parti Horizons, Edouard Philippe à l'hôtel Matignon, à Paris, le 18 septembre 2023. (THOMAS SAMSON / AFP)

Édouard Philippe aime à le répéter, d'ici 2027 : "C’est un marathon". Un temps long difficile à gérer, surtout si on est le favori des sondages. "Ça lui met une cible dans le dos", explique un proche. Alors l'ancien Premier ministre creuse son sillon. Son parti Horizons revendique près de 23 000 adhérents et 1 000 comités municipaux. "Il faut qu’on monte à 2 000, 3 000 comités", avance un philippiste, qui mise sur les municipales de 2026 pour renforcer ce maillage territorial.

Plus de 250 personnes réparties dans 25 groupes de travail travaillent sur la transition écologique, la justice, l'éducation pour nourrir la réflexion d'Édouard Philippe. Prochaine échéance : les élections européennes du 9 juin 2024. Édouard Philippe n'a que deux eurodéputés sortants, il en faut davantage sur la liste de la majorité pour tisser sa toile. Pour montrer que le sujet est crucial, la prochaine revue d'Horizons, qui sortira d'ici la fin 2023, sera consacrée à l’Europe.

Une figure entre deux familles politiques, aux nombreux concurrents

Dans la majorité, tout le monde n'est pourtant pas prêt à le suivre pour la présidentielle. Un député macroniste ne se satisfait pas "de le voir se positionner en homme de droite" et préférerait Gabriel Attal comme candidat. Un proche de François Bayrou dit carrément qu'Édouard Philippe n’a "pas les épaules" pour être président, plaidant évidemment pour une candidature du patron du Modem. Ajoutez à cela Gérald Darmanin qui remet en cause "l'envie" d’Édouard Philippe. "Il est déterminé", balayent ses soutiens, qui comptent sur les sondages pour l'imposer dans la dernière ligne droite, si d'ici là il reste toujours le mieux placé.

Édouard Philippe discute par ailleurs avec des élus LR, son ancienne famille. Un de ses lieutenants espère un débarquement de LR après les européennes, car il y a déjà des discussions avec certains maires pour les municipales. Mais pour beaucoup à droite il reste un "traître". Un cadre LR refuse tout soutien à Édouard Philippe et lâche : "C’est l’un des rares sujets sur lesquels je fasse confiance à Macron, il va s’occuper de lui, en jouant avec Darmanin, Attal, Le Maire." Un proche du maire du Havre l'admet : "D'ici 2027, ça sera long et difficile."

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Quant à Bruno Le Maire, il ne veut pas être candidat aux européennes. Il l'a redit sur France Inter malgré les pressions de la majorité, pour que le ministre de l'Économie soit tête de liste. Un sondage Ipsos pour La Tribune le donne à 22%, loin des 29% de Jordan Bardella. Le patron du RN le confie : lui aussi aimerait bien ferrailler avec Bruno Le Maire, ou a minima avec quelqu'un d'aussi "identifié" pour pimenter les débats.

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